Imprimerie et Manuscrits

C'est du bel ouvrage! bravo
Didier

Bonjour,
Merci à tous de vos sympathiques messages d'encouragement qui me font réellement bien plaisir.

Pour Koala, ce sont bien les 74 canons de Ancre bien sûr (le dictionnaire de marine aussi) que je démonte en ne gardant que les corps d'ouvrage.
Ensuite il suffit de refaire une couverture de facture plus digne en adéquation avec le corps d'ouvrage. ça fait vraiment un ensemble sympa du coup et ce n'est plus du tout la même chose !

Pour Alain et Pierre, (merci de votre intervention) il est une chose nouvelle qui a grandement retardé la mise en place d'un catalogue et de tout ce qui s'en suit, c'est l'intervention de Jean-Marc Domallain que la majorité d'entre vous connaisse sur le forum, même s'il y est plus que discret.
En effet depuis le début de mes petits travaux dans la reliure, Jean-Marc était intéressé par la progression du chantier, et lors de l'exposition de Vaserac, il m'a proposé de crée une société des Editions du petit Vincent en me proposant de financer un stock ainsi que la mise en place d'un site de vente en ligne. Ces deux points que je ne pouvais financer seul étant les pivots d'un démarrage sérieux et la fin d'une période à la progression molle .
La mise en place d'une SARL et tout ce qui tourne autour a été bien long.
Maintenant je vais pouvoir me consacrer beaucoup plus à la parution de nouveau ouvrages et ainsi étoffer rapidement le catalogue.
Je n'oublie pas les titres que vous m'avez demandé, et l’existence d'un petit stock (que je suis entrain de constituer, ça prend du temps) me permettra de répondre rapidement à la demande.

Pour Dumas, bravo belle expérience, qui permet de se rendrez compte qu'un beau bouquin, ce n'est pas complexe mais bien compliqué à faire.

Je vais vous poster d'autres détails plus souvent.

Merci

hervé

Bonjour,

Un exemple de travail :

Le Traité de construction navale de Frémainville.

Je vous livre les clichés de l'état du volume que m'a généreusement prêté Gérard Delacroix.
Le pauvre, ce n'est pas glorieux. Je pensais le donner à un restaurateur mais je vais moi même m'en occuper.

Je mettrais une photo de l'ouvrage restauré.









Une page qui m'a présenté des difficultés. C'est long et péniblous de nettoyer parfois.

Hervé, c'est superbe!

Le fait de nettoyer les pages demande un temps fou.

Pierre

Salut Granpierre,

Quand on voit le travail que tu as fait sur le carnet de Coulom ,c'est sûr !

Parfois, le nettoyage se passe bien, mais il y a aussi les pages qui ont souffert de l'humidité, pliages, taches et autres misères.

Le temps passé à la page peut varier énormément. D'un ouvrage à l'autre, les différences sont telles qu'il n'est pas possible de faire une moyenne ou des prévisions. Tout dépend en fait de l'original et du scan qui en découle, quand il ne faut pas en plus reconstituer lettre par lettre le document !

Le seul ouvrage pour lequel j'ai comptabilisé les heures de travail informatique avec un peu de rigueur est le Lafay. Au titre d'information : 420 heures.

Parfois, je me suis créé des polices spéciales adaptées aux livres sur lesquels je travail. Ensuite je retape le texte de façon identique à l'original et je le transforme en image afin de le réintégrer dans la page. Ainsi cela ne se voit pas. Dans certains cas, ma page est plus jolie que le modèle. Aussi je dégrade certains détails pour rester homogène. C'est un plutôt long mais je suis content quand les gens ne font plus la différence.

Une autre activité très coûteuse en temps : la réhabilitation des planches. Parfois juste un nettoyage suffit. D'autres fois c'est l'horreur !
Pour le Frémainville, (160 gravures et 14 planches) les hachures de presque toutes les coupes ont été refaites. Pas question d'effacer l'existant et de coller des hachures neuves , trop droites, trop régulières, trop modernes. Il m'a fallut recopier et détruire les hachures existantes dans les gravures, modifier les densités les contrastes, combler les manques et les réintroduire dans chaque dessin.

Je vais rechercher un exemple pour le poster.

Dans le vial du Clairbois, j'ai du scanner des planche de 1 metre de long en 6 ou 7 passes et les ré assembler avant nettoyage, plus les plis a virer au bon endroit. Certaines planches de ce volumes ont nécessité plus de deux semaines à plein temps. D'autre une demie journée à peine.

hervé

Bah ! T'as qu'ça à faire.

Bonjour Hervé,
Je me pose la question ( pour ne pas disparaître idiot),
de savoir la ou les méthodes employées pour le nettoyage des planches et textes.
Sinon comme bon nombre de membres, c'est avec patiente, que j'attends la liste
ou le site. Mais c'est sans attendre que je rends hommage à cette quantité ( que
je suis loin d'imaginer) de labeur et sûrement questionnement.

Pour le Coulomb, je n'ai pas crée une police, lorsqu'une lettre était défectueuse j'allais chercher la même mais correcte dans le texte (copier-coller),seul problème dans le Coulomb le manuscrit contient trois écritures différentes.

Pierre

Bonjour,
Hervé, je peux t'envoyer mes 4 tomes du V74 (les pages ne sont pas à nettoyer )?
Gérard

Il est vrai que le 74 présenté comme cela est tout simplement superbe !!!

Ca fait vraiment envie. Il y aura les tarifs pour ce genre de reliure ?

Beau boulot Hervé

C'est sûr, ça fait envie! Pour ma part je me contente de regarder mais dès que j'ai MA maison avec une vraie bibliothèque je me porterai acquéreur!

Bonsoir,
Merci à tous pour vos commentaire, mais sans fausse modestie, je n'ai pas inventé l'eau tiède.

Pour répondre à Gaumais, il n'y a pas de méthode unique. Il faut s'adapter à chaque cas, avec en général 80% de cas similaires.
Ce qu'il faut c'est distinguer les problèmes puis les traiter dans le bon ordre.
Pour les textes, il y a le plus couramment les problèmes suivant :
L'encrage est trop forcé, les caractères bavent et sont illisibles, des tâches d'encre peuvent apparaître (ou l'inverse, défaut d'encrage).
Les caractères de tableaux sont si petit que l'on ne peut lire les valeurs dans l'ouvrage d'origine.
Les feuilles composant le corps d'ouvrage ont été repliées (In quarto, In 8°, In 12°) alors que l'encre n'était pas suffisamment sèche, d'ou réimpression miroir d'une page sur l'autre et l'autre sur l'une (assez joyeux).
Le pliage a partir du plano n'a pas été fait perpendiculairement et le texte est incliné de manière irrégulière dans le corps d'ouvrage.
Le papier est très mince et l'on peut voir le texte recto en lisant le verso. (j'adore)
Le papier à été rongé par l'acide, il y a des manques (des trous à la place des mots)
Le papier à pris des taches de rouilles.
Le papier est devenu sombre de teinte marron en général, cela va du voile a une densité rendant les caractères illisibles.
Certaines pages sont déchirées, manquantes, où l'ouvrage à subit des truc pas possibles : incendie de bibliothèque + flotte des pompiers (ça arrive plus souvent qu'on le pense).
L'ouvrage a été stocké dans un local un peu humide et les pages se sont déformées en faisant des vagues (très courant) ce qui rend certaines lignes déformées (vagues qu'il faut redresser et aplanir une par une). Le milieu des pages prend peu d'humidité mais sèche moins vite que la périphérie du corps d'ouvrage.
Il faut remarquer que les livres d'époque n'avait en général pas une grande qualité en terme d'imprimerie. Des ouvrage traités à ce niveau seraient invendable actuellement, d'ou la nécessité de faire mieux que l'original en respectant la vérité.
Pour les planches et les grands tableaux les problèmes sont semblables.
Les plaques sont généralement mieux encrées (à cause de la technique) que les caractères d’imprimerie mais le problème vient des plis d'origines qui marquent les dessins, auxquels s'ajoutent les faux plis déchirures. Une difficulté supplémentaire est liée aux dimensions des planches qui imposent plusieurs passes de scanner et nécessite un raboutage pas toujours évident.

Bon voilà en gros. Pour résoudre tout ces problèmes il faut un peu d'habitude avec des logiciels de retouche d'image, (genre paintshop pro, acdsee etc.)
Dans beaucoup de cas c'est du bricolage et de l'expérience. Il faut un ordinateur assez puissant capable de gérer simultanément jusqu’à 2 à 3 fois 900 pages à 15 à 30 Mo la page, surtout il faut 2 a 3 écrans vidéo de grand format adapté à un poste de travail de graphiste avec de très bonnes résolution.
Il faut y consacrer beaucoup de temps et avoir un tempérament de moine (indispensable), parfois recommencer plusieurs fois, une page peut prendre une journée comme cinq minutes, une planche quelques heures ou une semaine.

Bien bien, mes excuses pour le délai de réponse.
Je vais essayer de mettre des images plus tard, afin d'illustrer ma réponse un peu longue.

Hervé

Hervé transformé en moine ! Pourquoi pas ascète !
Cet homme là pourrait être capable de se mettre en apesanteur pour connaitre le poids des pensées des autres.
Je le vois bien guru assis sur une planche à clous, les comptant pour savoir s'il y en assez pour le repos de son arrière train.
Ou une hombre allant plus vite que la vitesse de la lumière.

Les mecs comme lui sont rares, heureusement !

Tu devrais en rajouter une couche, juste afin de faire voir que tu n'exagères pas

Bonjour Hervé

Il me semble qu'a Vaserac tu avait un ouvrage 1710/1720 sur l'artillerie et autre chose

De souvenir il devais être de petit forma et moins de 100 pages .

Peut tu nous en dire plus .

K B

Bonjour Hervé,
Merci pour toutes les explications, pour le retard, je suis parfaitement conscient du travail qui vous occupe,
aurez-vous assez de vies pour mener à bien cette tâche de scribe?
Encore merci et bonne journée.

Bonne journée à tous.

Jean-Michel, le seul ouvrage (à mon actif) que j'ai pu présenté à Vaserac ayant pour objet l'artillerie ne peut être que l'excellent Aide Mémoire d'Artillerie Navale de J.Lafay.
Ce livre ne correspond pas du tout à la description que tu donnes, de plus il est bien postérieur à la période énoncée.
Le seul ouvrage que je vois répondre aux caractéristiques que tu cites serait le Jean Maritz : Artillerie de la marine au format In 12°, c'est à dire un calepin d'une centaine de pages, mais il date de 1758. Bon j'ai l'air idiot mais je ne sais pas de quoi tu parles !

Gaumais, pour dire les choses telles quelles sont, il me suffirait parfois de répondre directement à la première lecture plutôt que de reporter la chose en fin de journée pour ne le faire in fine que le lendemain (voire pas du tout). En fait je gère mal mon temps

Hervé

Merci Hervé .

J'ai du confondre ,je pensais a un manuscrit du musée de la marine que tu avait édité .

Bon week-end

Bonjour,
Voilà le premier exemple, un tableau dépliant, le n°12 inclus dans le corps d'ouvrage du Vial du Clairbois "tome 2".
Toute les étapes ne sont pas présentées, mais on peut suivre le cheminement.


Le tableau n°12 tel qu'il se présente dans l'ouvrage.
Il est inséré sans fond perdu coté couture, (vilain relieur),c'est à dire qu'il n'y a pas de marge vers le dos ce qui à pour conséquence de rendre la colonne de gauche peu lisible et impossible à scanner.
Le tableau est plié 3 fois en hauteur ainsi qu'en largeur. On peut noter aux ondulations de la page que cet ouvrage à été contraint par des périodes d'humidités.



La partie haute gauche du tableau déplié.
L'aire scannée représente la plus grande surface que l'appareil peut scanner en une passe.
Il faudra donc recommencer pour toutes les parties manquantes.



Un exemple de fusion permettant de présenter la partie haute sur toute sa largeur.
La tête du tableau demeure incomplète du coté dos car la colonne de gauche est toujours invisible.
On voit déjà que la géométrie sera à reprendre. (coté gouttière)



Deux scan différents du pied de tableau.
Un assemblage de plusieurs images est souvent obligatoire dans une préparation parallèle, avant inclusion de l'élément dans le plan final.
Vous remarquerez que sur l'exemple choisi, on ne voit pas les détails de la même manière alors que le sujet est identique.
C'est un tri et un mélange des infos qui va donner le choix final dans la composition.
Notez l'état du papier, cela en dit long sur le boulot à faire au niveau de l'ouvrage en entier. Cela n'empêche pas cet exemplaire de valoir une somme astronomique.





Cette image présente le tableau dans son ensemble tel que je l'ai vu la première fois. Ce n'est pas beau mais ça avance !
L'image présente la réunion de 23 pièces différentes assemblées sans colle ni vis.
On peut noter par exemple à ce stade, que le bord droit du tableau est redressé et reconstitué.



Encore plus tard, après de bons nettoyages commence à apparaître le tableau dans une version proche du final.
On peut voir sur la gauche la colonne manquante en cour de reconstitution.
Il reste encore du travail, mais le résultat final ne doit pas laisser supposer tout le bricolage nécessaire.

Deuxième exemple :

Un recueil d'Ozanne dans sa première édition avec la dédicace au Duc de Choiseul.
Les deux premières planches.
Cet ouvrage faisait parti d'une bibliothèque qui a brûlé. L'incendie a été éteint avec de l'eau. Deux éléments que n'apprécient guère un livre.
A l'heure actuelle l'ouvrage est complet mais démembré, les planches ont été restaurées.
Entre les deux images on peut remarquer principalement, la suppression des ondulations du papier (humidité), la
reconstitution de la partie manquante par l'utilisation de la partie gauche complète et le renforcement des densité
et contraste plus en regard avec la réalité d'un encrage tel qu'il était à l'époque.



Travail similaire ici, avec en plus la reconfiguration du genou du personnage de gauche (papier déchiré + manque) ré-alignement sous déchirure à droite (bordure vers genou du personnage de droite), composition du sol et du cadre manquant par prélèvement de détails existants ailleurs dans la gravure.
Réajustement densité, contraste etc.


Bien voilà, j'espère avoir été plus complet et pas trop assomment avec de longs blabla.
Hervé

Bon !

Si je peux donner mon avis ,après tout c'est le but de ce forum.

Tu fais fausses routes Hervé ,imagine le travail et le labeur qui en découle uniquement pour retracer un tableau.
D'autant plus que l'ombre de ce qui est imprimé au verso est apparente.

Il suffit uniquement de reprendre totalement le tableau ,d'en recréer un autre tout neuf avec uniquement la même casse pour les lettres et les chiffres que celui d'origine.
Au pire des cas ,si tu ne retrouve pas les mêmes casses ,il y a l'OCR qui peut t'aider.

C'est un peu comme si pour éditer une monographie ,un dessinateur reprennait les dessins d'origine.
On voit bien que sur les monographies les schémas tableaux et dessins sont repris sur des logiciels de DAO ,avec parfois des références originales.

Comme nombreux ici ,ce qui est primordial:

1_ C'est une liste précise de ce que tu proposes comme ouvrages ou gravures dans la rubrique "professionnels".
Que l'on puisse avoir une référence à un endroit bien précis sur ce forum.
2_ Les tarifs
3_ Les délais de livraisons
4_ Les options possibles (dorures ,cuir ,etc etc ...)

Y'a pleins de bibliothèques qui attendent ,patiemment

Patrick

PS: Pour ce qui est des planches montrées ci-dessus du recueil d'Ozanne ok ,il faut garder le "coeur" de l'ouvrage.

Je pense au contraire qu'on a ici une fabuleuse démarche de restauration à l'aide d' outils modernes permettant de conserver le plus possible de matière d'origine; à différencier de ce que tu sembles proposer Patrick qui serait une démarche de copie.
Différence ténue mais qui donne tout le charme au travail d'Hervé.

Je suis de l'avis de Marc.

Pierre

A mon sens ,il faut absolument faire un compromis entre les 2.

A savoir que les 2 exemples démontrés par Hervé sur les retouches du recueil d'Ozanne c'est à bonescient c'est de l'excellent travail.Mais en ce qui concerne les tableaux c'est une perte de temps.

D'autant plus ,qu'il existe un bon nombre de logiciels complets qui permettent de reprendre ces tableaux et d'en recréer un "neuf" en moins de 10 minutes ,avec la même mise en page la même casse et disposition.
Il est même fort probable que le résultat soit le même que l'original.

J'ajouterais , et j'en ai fait l'expérience ,que de reprendre des documents pdf ou jpg qui sont des copies d'originaux de plusieurs Mo par page . Il faut un PC de forte puissance pour ouvrir ne serait-ce qu'un recueil de 300 pages et de les modifier.

Bonjour,
Dans tous les cas et à tous les stades, ce qui est impressionnant ( même avec les techniques modernes),
c'est le labeur pour préparer un fond de bibliothèque (pour l'agrandir par la suite), faire un stock, gérer
les impatients, contenter tout le monde, lancer la machine commerciale.
Je ne sais quel carburant, quel souffle, ou quelle dose de confiance en soi pour obtenir un tel résultat,
mais chapeau bas.
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