Physionotrace : cadre de la fin du XVIIIe siècle ?

Bonjour,

Cette question s'adresse à tous ceux qui savent et plus particulièrement à André du fait de ses compétences professionnelles en la matière.

Ce petit cadre en bois mesure extérieurement 140 mm de haut pour 122 mm de large. On devine, je pense, une couche de peinture "dorée" qui n'est sans doute pas d'origine... Par contre, ce cadre contient le portrait sur papier d'un homme influent ayant œuvré à Boston pour la Marine de Louis XVI dans le cadre de la guerre d'Indépendance américaine, puis pour la Marine française sous la Révolution. Ledit portrait peut être daté de 1793 de par le procédé original utilisé.

Le verre est recouvert intérieurement d'un cercle doré (or fin ?) et d'une substance noire opaque qui ressemble à du "goudron"...

Ce cadre est-il contemporain de la gravure ? That is the question !

Thierry

Salut Thierry,
L'ancienneté d'un cadre se lit d'abord à la façon dont le bois a été scié.
Et là, vu l'épaisseur de la barbouille, au dos,   ... ?

Ensuite, le profil peut s'accepter XVIIème en effet, mais aussi XVIII et XIXème.
Ce cadre est une bordure de remploi, venant donc d'un cadre plus grand, retaillé.
Les perles qui bordent la fausse  marie-louise, sciées aux angles, confirment ce que je viens de dire
et si ça avait été de bonne venue, à l'époque on avait le temps,
on aurait eu le soin de cacher ce mauvais joint de perles tronquées
par un petit motif rapporté (feuille d'eau, acanthe, etc ...)

Que dire de la façade ?
Totalement illisible; on ne peut lire qu'en grattant et analysant les couches
Le dernier cache-misère est une couche de paillettes de bronze en suspension dans une gomme laque.

Pour le verre il faudrait le voir en lumières rasante et 3/4. Le travail de cerclage s'est pratiqué jusqu'à
la guerre, WWII. Je sais encore le réaliser. Cela s'appelle un verre églomisé.

En gros, c'est un salopard, bricolo/bricolette qui a joué avec ce cadre.
Ce serait bien que tu nous montres le portrait qu'il y avait là derrière.

Bonne soirée à toi et à ta copine de jeux.

Super ! Merci beaucoup André !

Je vais montrer le portrait en question et expliquer le procédé que pour ma part je ne connaissais pas...

Dans l'immédiat, comment retirer la "couche de paillettes de bronze en suspension dans une gomme laque" ? Avec un "dévernisseur" ?

Bonne soirée,

Thierry

Bonjour,

Voici le portrait en question. Il s'agit du Consul français de Boston de Létombe.



Ce portrait a été gravé par le procédé du physionotrace, précurseur de la photographie, inventé en 1785 par Gilles-Louis Chrétien (1754-1811).
https://www.amis-robespierre.org/La-portraiture-revolutionnaire-l

Thierry

Bonjour,
Merci Thierry, je ne connaissais pas le physionotrace. Le procédé par ombres oui mais pas l'appareil.
Jacques

Dans la lignée de l'évolution, en passant par le "camera oscura", "Silhouette"  .....

Pour le sujet lui-même, c'est de la gravure courante, sans doute une cuisine pointe sèche, burin et aquatinte. On ne distingue pas bien.

Bonjour à tous, bonjour André,

Pour se faire une meilleure idée de la gravure :



Thierry

Suite et fin...
L'inscription supérieure :



Thierry

Je n'y vois pas de burin, c'est gravé à la pointe sèche ...
et c'est toujours le fond du portrait qui me pose question.

Peut-être aquatinte, peut-être jeu d'essuyage ?
Il faudrait l'avoir en main.
Salut Thierry, bonne soirée.

Carrick a écrit:
Je n'y vois pas de burin, c'est gravé à la pointe sèche  ...
et c'est toujours le fond du portrait qui me pose question.

Peut-être aquatinte, peut-être jeu d'essuyage ?
Il faudrait l'avoir en main.
Salut Thierry, bonne soirée.

Bonjour André,

Détail du fond :



Thierry