Marine et Modélisme d'Arsenal
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Trait de jupiter ou écart plat

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Trait de jupiter ou écart plat Empty Trait de jupiter ou écart plat

Message  Alain Fosse (†) Mer 26 Mai 2010 - 19:30

Extraits de l'ancien forum

d.bichon
Quelle est la raison qui fait choisir pour un assemblage de charpente , l'une ou l'autre de ces solutions?
Pour la Diligente, la quille et la carlingue sont assemblées à écarts plats, et les vaigres de liaison avec des traits de Jupiter...ces derniers me semblent quand même plus solides puisqu'on peut les bloquer par un clef centrale, le cas échéant.
J'ai lu également qu'il existait des traits de Jupiter doubles, les sections du bout étant perpendiculaires (??) (épave de la Lomellina). Vu également (Fort Saint Agathe, Porquerolles), une reconstitution d'une clef de Jupiter de l'époque romaine encore plus complexe, que je ne saurais reproduire de mémoire...
Il me semble qu'il existait en fait beaucoup de variantes .
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G. Delacroix
L'écart plat sert à lier deux pièces par leurs extrémités.
Le trait de Jupiter c'est pareil mais en plus il reprend l'effort de traction de façon plus efficace.
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GCN
Je reviens sur ce thème de l'écart plat pour l'assemblage des différents morceaux de la quille.
Pourquoi utilisait-on cet écart plat alors qu'il est complètement inefficace en flexion et en traction et transversalement. Il n'est valable qu'en compression.
Pourtant la quille travaille énormément en flexion a mon avis! Pour preuve l'arc que prenait les vaisseaux entre la proue et la poupe.
Je sais bien que la quille était renforcée par la fausse quille et la contre quille mais cela n'explique pas le choix de cet ecart plat.
Pourquoi la quille n'était-elle pas assemblée en trait de jupiter qui sont pour certains (il en existe un bon nombre de variantes) indéformables que ce soit en flexion , traction, compression et transversalement?
Il ne viendrait pas à l'idée, à mon avis, à un menuisier d'utiliser un écart plat pour abouter 2 pièces de bois alors que le trait de jupiter n'est guère plus compliqué à réaliser. alors ?...
Les charpentiers de marine était des gens compétents alors pourquoi utilisait-on un tel assemblage?
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carrick
Certes compétents, mais casaniers, routiniers et exagérément conservateurs. Tout en ayant perdu certaines connaissances!
En effet, sur des épaves anciennes, on connaît des traits à endentures bien plus solides que celles employées durant le siècle passé, où, par exemple, nulle part, n'est mis en oeuvre le jupiter à clef, qui est quand même le plus solide! La première fois que je l'ai vu, en marine, c'est sur "La Recouvrance", en 1991.
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Pierre Rouanne
Les anglais utilsaient le jupiter à clé, nous au XVIIème c'était le jupiter sans clé, puis l'on est passé à l'écart plat, pourquoi? c'est une question à laquelle G.D peut peut-être nous donner une réponse.
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bicdan
A mon avis, il est plus facile de faire un trait de Jupiter avec clé que sans (il y a un ajustage de moins)... Je m'étonne donc qu'on le voie si peu. C'était peut-être plus répandu en Méditerranée dans l'antiquité... comme je disais au début de ce topic (d.bichon, c'est moi!)on en trouve de bons exemples sur des épaves romaines...
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GCN
En principe le clé dans un trait de jupiter n'est pas là pour simplifier l'ajustement mais simplement pour le blocage de l'assemblage. Le plus difficile dans ce type d'assemblage est la réalisation de la pente des joues internes quoiqu'il existe des assemblages sans pente
un exemple:
http://www.interieur-passion.com/ficheassembmenuis5.pdf
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carrick
Ce qu'il serait intéressant de connaître c'est si notre savoir ancien employait ce trait. Le fond des techniques de charpenterie des constructeurs français venant de Hollande et de Grande Bretagne, et de Grande Bretagne pour les Bretons, quelqu'un saurait peut-être si c'était mis en oeuvre chez eux. Sophinette, peut-être?
Pour mon compte, j'ai souvent demandé dans les vieux chantiers en activité alors,(Victor Belbéoc'h et Georges Stipon sur le sillon du Fret, Auguste Tertu à Rostellec, ou à Camaret) pourquoi ils faisaient un écart plat en Z ouvert sur les lisses de plat-bord qui, évidemment, se trouvaient toutes ouvertes et décalées au bout de deux ans de mer, alors qu'un jupiter simple sans clé aurait suffi à ce que ça ne bouge pas.
"On ne sait pas. On a toujours fait comme ça"
C'était toujours la même réponse déconcertante de manque de curiosité et d'innovation, dans les chantiers, à cette question et à d'autres.
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G. Delacroix
Je n'ai rien trouvé sur les avantages ou les inconvénients des divers écarts dans ma doc.
Les écarts "en trait de Jupiter" ou plus simplement les écarts à croc ou à dent semblent surtout avoir été utilisés au 17° siècle et particulièrement en Méditerranée. Blaise Ollivier souligne qu'on les utilise beaucoup moins sur le Ponant au début du 18°.
Pour ce qui est de la quille, il faut croire que les écarts simples étaient suffisants, les efforts appliqués sur la quille devaient être facilement contenus par ce type d'écart. De plus, s'ils avaient été insuffisants, les constructeurs les auraient remplacés par des assemblages plus élaborés. Et puis peut-être, comme l'ont dit certains, la force de l'habitude a fait qu'on s'en contentait.
Les pièces des contre-étraves sont en général assemblées avec des écarts à croc, la direction des efforts n'est pas évident lors du vieillissement de la charpente mais il faut croire que les pièces devaient se séparer de façon significative pour justifier de ce type d'écart.
Puisque j'y suis en plein, je vous signale que les pièces de quille d'une galère sont simplement aboutées sans aucun écart, ce sont les premiers bordages et la carlingue qui assure le maintien.
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GCN
un exemple de trait de jupiter pour abouter les pièce de quille
http://wwwedu.ge.ch/sem/production/neptune/source/58.htm
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Tutur
Actuellement dans toutes les monographies, de haut niveau, tous les écarts son représentés et positionnés correctement.
A l'assemblage il faut diriger l'extrémité supérieure de l'écart, celle qui est la plus rapprochée du dessus de la quille, vers l'avant du vaisseau, cette règle sera toujours respectée sur tous les modèles.
La longueur des écarts est égale à quatre fois et six fois au plus, la hauteur de la quille et pour déterminer leur inclinaison, il faut partager chaque extrémité des éléments en quatre parties égales sur la hauteur et réunir le premier quart d'un élément au troisième quart de l'autre.
Si l’on travaille d’après un plan de chantier ou d’archives d’un musée quel qu’il soit, il faut alors connaître la manière de les réaliser.
L'efficacité de ces assemblages complexes repose uniquement sur la précision de la coupe des pièces en contact, et qui, s'ils possèdent en effet quelque valeur au moment où l'on vient de les exécuter, la perdent complètement au bout de peu de temps, lorsque le retrait du bois s'est fait sentir. Cela a toujours lieu dans des proportions très sensibles.
On peut d'ailleurs résister aux efforts longitudinaux en interposant entre les faces d'un écart droit, une clef rectangulaire introduite dans une mortaise pratiquée moitié dans les deux pièces.
Cette pièce n'est mise qu'après l'achèvement du navire, alors que les bois sont parfaitement desséchés et à l'abri du retrait. Elle jouit de toute son efficacité, et reçoit même un nouvel accroissement lorsque le bâtiment est mis à l'eau, ce qui rend les contacts plus intimes.
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gas-ton
Pour la longueur des écarts, il semble que la proportion au XVIII° siècle soit de 3,5 fois la chute, ou la hauteur de la quille. En effet pour une frégate que je connais bien, la longueur des écarts est de 1,30 mètre (longueur donnée par B.Ollivier 4 pieds) et la chute de 1 pied 2 pouces soit 0,379 mètre. Donc 0,379 x 3,5 = 1,3265 mètre.
Cette proportion se retrouve encore au XX° siècle, pour la carlingue dans le cahier des spécifications du Bureau Véritas, alors que pour ceux de la quille le même organisme préconise 5 fois la chute pour la longueur de l'écart.
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G. Delacroix
La longueur et les proportions des écarts dépendent de leurs emplacements. Un écart de quille est différent dans ces critères d'un écart d'étrave ou de préceinte. Le premier sera plus court et le second plus long suivant des proportions qui ont varié au cours des époques et au gré des constructeurs.
Alain Fosse (†)
Alain Fosse (†)

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