Bloomfield, 24 lbs sur affût de fonte (Québec 1775-76, )

Mon projet d'arsenal est titré « Québec 1775-1776 ». La scène se passe donc dans l'un des plus anciens bastions du Régime français, coin des Remparts et Saint-Flavien, haute-ville de Québec. Cette partie de la défense de la principale cité française en Amérique est toute de pierre calcaire et sa construction remonte à Chaussegros de Léry. Elle donne sur le vieux port et a donc vu se déployer la grande partie de l'histoire navale de la citadelle française et anglaise. C'est là, à cet endroit, que les Candiens ont combattu avec la plus grande de férocité les insurgés américains qui, à la suite du général Benedict Arnold, venaient conquérir Québec pour l'intégrer dans le projet de Révolution.

C'est un canon de fer de 24 lbs, 9 pieds et demi de de longueur, fabriqué au 1/18. Toutes les pièces de métal son en laiton noirci, exception faite des flasques qui ont été fabriquées avec du cuivre pur et ciselées à la lime.

Pour le rempart, la figuration de la pierre de taillé est le fruit d'une recherche personnelle ; il y a du sable, une pâte pour modéliste, et un choix de couleurs acryliques. Quand on a fini par découvrir la manière de procéder, la suite relève du petit bonheur. Le plateau est en acajou massif.

Pour la plate-forme, elle est de noyer tendre et fabriquée selon les normes et standards de l'époque.

Dumas

Encore une superbe réalisation!
Un grand bravo
Didier

Dumas, les étagères doivent commencer à être saturées avec ces remarquables réalisations
A quand la prochaine ? et quoi ?

Oui, effectivement. La poussière est également un ennemi.

Tant que ma douce ne me demandera pas de choisir entre elle et les modèles, ça peut toujours aller. Pour l'heure, je dois choisir quelles sont les étalages de livres à mettre en boîtes ?...

Pas facile de cumuler la vie d'historien et de modéliste...

Mais c'est un bien beau problème à résoudre !...

Dumas

Très beau travail. La maçonnerie est particulièrement réaliste.

Très belles pierres de taille.
Très jolis flasques.
Vos questions ont donc trouvé réponse. Grand bravo

AHhhh, mettre des livres en boites, quelle horreur Ne plus pouvoir caresser un vieux bouquin, sentir le vieux papier, se souvenir des émotions ressenties à sa lecture
Plutôt refaire des étagères

Oui, les réponses que vous m'avez données ont servi de point de départ. S'il y en a qui veulent se lancer dans un poste de combat d'une quelconque citadelle française, je serai heureux de vous communiquer le fruit de mes expériences et découvertes.

Pour les livres à mettre en boîte, je sais, c'est déchirant, mais c'est une question de choix. J'ai des rayons de bibliothèques étalés sur trois étages, je n'en manquerai donc pas pour si peu.

Pour le prochain projet d'arsenal, j'étudie la question d'une chèvre à trois pattes. Le problème n'est pas de construire ; le problème se situe au niveau de l'information et de la compréhension. C'est un défi qui m'intéresse, mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres...

Dumas

Encore un petit joyau Dumas , sincèrement vos travaux s'apparentent à des pièces de musée.
Le pan à clins est issu également de vos recherches ?
Bravo pour le réalisme de la pierre de taille. Le travail sur le canon et son affût est de la véritable orfèvrerie, .. pour reprendre des termes récents sur le forum : je suis sur le cul !

Wilfrid

Bonjour à tous.
Pour les pierres de taille, c'est un jeu d'enfant quand on à trouvé la manière et la recette et qu'on y met un peu de temps. Pour le pan à clin, oui, ce sont mes voyages à Québec et ailleurs qui m'ont permis de bien comprendre. La citadelle de Québec a été conçue, à la Vauban, mais un peu comme une immense maisonnée où il faut tout couvrir pour l'hiver, d'où le pan à clins qu'on retrouve dans tous les coins de la citadelle. Idem pour la forteresse de Louisbourg, que j'ai également visitée avec ma douce.

Pour les flasques du canon, il m'a fallu plus de six mois de recherches et d'essais infructueux avant de réussir à trouver la méthode... à la lime ! J'ai même été rencontrer un joaillier spécialisé dans les techniques de moulage à cire perdu. J'ai fait la forme, il s'est essayé et il a lamentablement échoué. C'est à ce moment que j'ai décidé de me servir moi-même et d'y aller avec la lime. Une galère de plusieurs semaines, avec un niveau de difficulté amplifié par le fait de devoir façonner dans du cuivre au lieu du laiton.

Voici le travail en trois étapes...

Dumas

Pour les roues de l'affût , c'est de la commande numérique ou bien un tournage/fraisage particulièrement habile ?

Peut-être simplement perçage allongé à la lime, notre ami étant un expert de la lime

Les roues sont fabriquées en deux morceaux : le moyeu avec le rayon et le cercle. Le tout soudé à l'étain puis percé de ses huit trous allongés à la lime pour l'effet pétales de marguerite. Les Anglais étaient d'une finesse très nordique...

Dumas

P.-S. Pour le fraisage numérique, oubliez ça. Ce ne serait plus de l'art en ce qui me concerne...

Ah oui ! Je ne suis pas un spécialiste de la lime. Mais quand tout ce qui a été possible de faire a été essayé et que ces essais ont raté, il faut bravement y aller en espérant ne pas commettre l'erreur qui brise tout. Faire la première est une chose, mais faire la seconde à l'identique doublement compliqué.

C'est parfait Dumas.
Juste une question :
Sur la photographie présentée dans l'autre sujet où Patrick montre le même canon, les écrous me paraissent carrés et non hexagonaux. Dans les photographies suivantes l'on voit effectivement des écrous à six pans, laquelle de ces présentation est réellement d'époque ? J'opterai pour les premiers, pensant que les écrous à six pans font suite à une restauration.

Francis.

( l'effet pétales de marguerite ) çà devait quand même alléger substanciellement le poids de la bête ( en fonte ) et faciliter un peu la manoeuvre.
je réitère mes propos, bravo pour ce travail d'artisan .. et d'artiste !

Bonne question équinoxe. Il y a eu en fait deux modèles de flasques de fonte. Toutes semblables et de mêmes dimensions. Le premier modèle avait des écrous carrés et le second des écrous à pans. J'ai dû faire un choix.

Dumas

Re: Défense de place, Amérique 1812 (bicentenaire)
Wpatrick le Ven 16 Sep - 20:17
Bonjour Je ne connais pas toutes vos réalisations mais celles affichées ici sur ce forum ,un seul mot chapeau !
Il y a ce modèle avec cet affût qui me semble sympa à réaliser , chiche !


Voici l'original





Encore un beau modèle réalisé ! Bravo !

Patrick

Voici le bastion qui m'a inspiré.

Dumas

c'est une illusion ou cette pièce a l'air un peu différente avec votre projet ?

Dumas a écrit:Voici le bastion qui m'a inspiré.

Dumas

Ok dans ce cas il ne manque que le reverbère ...

patrick

Le monde est une illusion ! À Québec, la vieille cité est entourée de remparts. La construction s'échelonne sur un siècle et demi et a traversé les occupations française et britannique. Il faut donc faire des choix, tant dans le choix du scénario que dans celui des accessoires. Des canons anglais de ce type, il s'en trouve des dizaines posés sur les deux modèles d'affûts de fonte. Tout ça est réel. Mais il a fallu faire des choix et figurer un scénario. Tout est conforme.

Cette ville est un musée militaire à visiter...

Voici une autre partie du bastion qui m'a inspiré.

Dumas

Je ne doute pas de la conformité de votre ouvrage, loin de moi cette idée et je ne me permettrai pas d'ailleurs de faire la moindre remarque sur la véracité de vos recherches . Je comparais simplement avec la photo de Patrick, mais vous avez répondu sur ce point en mentionnant la diversité des accessoires utilisés au fil des années de service de cet armement.

Oui, Québec est un projet de voyage qui nous tient à coeur avec mon épouse, depuis déjà de longues années. Un jour sans doute

Paris est la plus belle ville d'Occident
et Québec la plus belle ville d'Amérique du NOrd. Elles se rejoignent du reste à quelque part de leur histoire et dans leur architecture. On oublie trop facilement que les Canadiens (français) ont eu les mêmes rois de France de François 1er à Louis XV inclusivement...

Dumas

Dumas a écrit:...
et Québec la plus belle ville d'Amérique du NOrd.
...

Testé et grandement approuvé, j'y retournerais volontiers.

La France, dans le coeur des Québécois de souche française, est toujours la grande soeur bien aimée...

Avec le mot de M. Delacroix, la famille est presque au complet...

Dumas