aiguille de carène
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pollux
Francis Jonet
laurent94
a.pichenet
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aiguille de carène
à tous
Quelqu'un saurait-il me montrer par une photo ou une explication claire l'utilisation de l'aiguille de carène...
Avec mes remerciements anticipés
alain p
Quelqu'un saurait-il me montrer par une photo ou une explication claire l'utilisation de l'aiguille de carène...
Avec mes remerciements anticipés
alain p
a.pichenet- Messages : 1097
Date d'inscription : 24/05/2010
Localisation : troyes
Re: aiguille de carène
Bonjour Alain,
Deux gravures de Baugean montrant des vaisseaux en carène et l'article extrait de l'encyclopédie de Marine.
Aiguilles de carène, - Les aiguilles de carène sont des pièces de bois fortes & saines, dont l'usage est de soutenir la mâture des vaisseaux que l'on veut abattre. On en place deux à chacun des deux grands mâts: dans les vaisseaux de 80 canons on place quelquefois une aussi au mât d'artimon; & dans les vaisseaux à trois ponts, on en a quelquefois placé jusqu'à trois à chacun des deux grands mâts, & un aussi au mât d'artimon. On hisse les aiguilles dans le vaisseau avec des palans de caliorne, dont celui qui doit hisser les aiguilles du grand mât a une de ses poulies aiguilletée au ton grand mât, & dont celui qui doit hisser les aiguilles du mât de misaine a une de ses poulies aiguilletée au ton du mât de misaine. Les deux aiguilles qui doivent servir à chacun des mâts, ne sont point d'égale longueur; toutes les deux portent sur le second pont, mais l'une va s'appuyer sur le mât à cinq ou six pieds au-dessous des jottereaux, & l'autre auprès des jottereaux même. Elles sont toutes les deux taillées en sifflet à la tête pour s'appliquer sur le mât, & y être facilement & sûrement assujetties. Pour qu'elles puissent porter sur le second pont, on a ménagé un panneau sur les gaillards devant & derrière, vis-à-vis le grand mât & le mât de misaine, lesquels se lèvent & se referment quand on veut. On appuye les aiguilles sur le second pont, parce que les gaillards ne seroient pas assez forts pour les porter; & on a bien soin encore d’épontiller ou étançonner le second pont au-dessous de l’endroit où elles portent. Comme la rondeur du pont, à l'endroit qui joint le côté du vaisseau, pourrait leur permettre de glisser lorsqu'elles sont forcées, on place entre elles & le côté du vaisseau un ou plusieurs bordages de can, contre lesquels on appuye leurs pieds, & qui leur ôtent toute liberté à cet égard.
On commence par mettre en place la plus petite aiguille. Son pié doit être un peu en-avant du travers du mât ; & à l’endroit où doit porter sa tête, on garnit le mât d’une fourrure de toile, par dessus laquelle on met un bout de jumelle qui s’appelle savate, concave & gougée de façon à bien emboîter le mât. On fait ensuite une rousture autour de la tête de l’aiguille & du mât, ou même deux dans les gros vaisseaux, de dix-huit à vingt tours chacune. Pour mieux resserrer encore ces roustures, on place entr’elles & les aiguilles des coins que l’on nomme langues, & dont on garnit la tête avec de I’étoupe & du bitord, pour empêcher les cordages qui peuvent frotter dessus, de se manger. On place ensuite la seconde aiguille, dont le pié doit être un peu en arrière du travers du mât & également appuyé contre les bordages placés de can. On prend d’ailleurs les mêmes précautions pour assujettir sa tête.
On met ensuite les pataras on faux-haubans qui sont des grelins qui ont déjà servi pour qu’ils soient moins sujets à s’alonger. On les plie en double ; & passant ce double dans une herse qui embrasse le mât & la tête de l’aiguille, on l’y arrête avec un burin, ou bien on aiguillete ce double du grelin avec la herse. Les deux branches de chaque pataras descendent dans les sabords de la première batterie du côté qui doit être découvert, que l’on appelle côté du vent, & on leur fait faire plusieurs tours d’un sabord à l’autre. On observe de laisser entre les deux branches quelques sabords de distance, parce que cette distance sert à les roidir quand on veut, en frapprant un palan dessus pour les faire approcher l’une de l’autre. II y a des pataras à chaque aiguille, & comme ils empêcheroient les mantelets des sabords de se fermer, on fait de faux matelets aux sabords par où ils passent.
La manière de placer ces pataras, ainsi que celle de placer les aiguilles, ayant pour même objet le soutien des mâts, j’ai cru devoir les joindre ensemble à cet article de préférence au mot Abattre déjà fort long, & je vais continuer à donner le détail de tout ce qu’on fait dans cette même vue. On largue les rides des haubans du vent, & on saisit ces haubans contre le mât, auprès de la tête de la plus longue aiguille, par une lieure de vingt à vingt-cinq tours, faite avec toute la précaution possible ; on appelle cette lieure, lieure de haubans. L’usage de lieure est de faire qu’en ridant ensuite ces même haubans, leur appel vienne de la lieure, & qu’ils soutiennent ainsi directement le mât, non plus par sa tête, mais à l’endroit de la lieure, parce que c’est là où ee trouvent les poulies de franc-funin. On procède ensuite à rider & pataras & haubans, en commençant à rider par l’avance, puis ridant à une seconde reprise en commençant par l’arrière. Pendant que l’on ride les haubans du vent, ceux de sous le vent doivent être largues ; cependant il est bon de ne point larguer les deux premiers de l’avant, parce qu’ils contretiennent le mât pour l’empêcher de prendre un tour sur l’arrière, & qu’ils l’obligent à céder à la force des haubans du vent dans toute sa longueur à la fois. En même temps que l’on ride, on doit buriner les aiguilles, c’est-à-dire pousser des coins sous leur pié avec le burin pour resserrer le tout & faire toucher le mât à l’étambraie du côté du vent. Lorsque cela est fait, on soutient les aiguilles dans la position qu’elles ont acquise, avec des crics appuyés sur le pont & sur des entailles, faites aux aiguilles, afin de pouvoir substituer un bordage aux coins que l’on avoit buriné sous leur pié ; puis on ôte les crics & on cloue des taquets aux côtés des aiguilles, pour les empêcher de glisser sur l’avant ou sur l’arrière.
Par toutes ces précautions, les aiguilles font corps avec le mât ; & elles le soutiennent si bien que, lorsqu’on abât le vaisseau, ce sont elles sur qui se fait tout l’effort.
Pour empêcher l’eau de tomber dans le vaisseau par les panneaux des gaillards où passent les aiguilles, on met autour d’elles une toile gaudronnée qui monte à quelques piés de hauteur sur les aiguilles, & qui est élevée sur le pont. On fait traverser une garcette aux cloux pour mieux assujettir la toile & ne la point déchirer, & elle est arrêtée autour des aiguilles par une lieure de bytord. (Mr le chevalier de la Coudraye
Deux gravures de Baugean montrant des vaisseaux en carène et l'article extrait de l'encyclopédie de Marine.
Aiguilles de carène, - Les aiguilles de carène sont des pièces de bois fortes & saines, dont l'usage est de soutenir la mâture des vaisseaux que l'on veut abattre. On en place deux à chacun des deux grands mâts: dans les vaisseaux de 80 canons on place quelquefois une aussi au mât d'artimon; & dans les vaisseaux à trois ponts, on en a quelquefois placé jusqu'à trois à chacun des deux grands mâts, & un aussi au mât d'artimon. On hisse les aiguilles dans le vaisseau avec des palans de caliorne, dont celui qui doit hisser les aiguilles du grand mât a une de ses poulies aiguilletée au ton grand mât, & dont celui qui doit hisser les aiguilles du mât de misaine a une de ses poulies aiguilletée au ton du mât de misaine. Les deux aiguilles qui doivent servir à chacun des mâts, ne sont point d'égale longueur; toutes les deux portent sur le second pont, mais l'une va s'appuyer sur le mât à cinq ou six pieds au-dessous des jottereaux, & l'autre auprès des jottereaux même. Elles sont toutes les deux taillées en sifflet à la tête pour s'appliquer sur le mât, & y être facilement & sûrement assujetties. Pour qu'elles puissent porter sur le second pont, on a ménagé un panneau sur les gaillards devant & derrière, vis-à-vis le grand mât & le mât de misaine, lesquels se lèvent & se referment quand on veut. On appuye les aiguilles sur le second pont, parce que les gaillards ne seroient pas assez forts pour les porter; & on a bien soin encore d’épontiller ou étançonner le second pont au-dessous de l’endroit où elles portent. Comme la rondeur du pont, à l'endroit qui joint le côté du vaisseau, pourrait leur permettre de glisser lorsqu'elles sont forcées, on place entre elles & le côté du vaisseau un ou plusieurs bordages de can, contre lesquels on appuye leurs pieds, & qui leur ôtent toute liberté à cet égard.
On commence par mettre en place la plus petite aiguille. Son pié doit être un peu en-avant du travers du mât ; & à l’endroit où doit porter sa tête, on garnit le mât d’une fourrure de toile, par dessus laquelle on met un bout de jumelle qui s’appelle savate, concave & gougée de façon à bien emboîter le mât. On fait ensuite une rousture autour de la tête de l’aiguille & du mât, ou même deux dans les gros vaisseaux, de dix-huit à vingt tours chacune. Pour mieux resserrer encore ces roustures, on place entr’elles & les aiguilles des coins que l’on nomme langues, & dont on garnit la tête avec de I’étoupe & du bitord, pour empêcher les cordages qui peuvent frotter dessus, de se manger. On place ensuite la seconde aiguille, dont le pié doit être un peu en arrière du travers du mât & également appuyé contre les bordages placés de can. On prend d’ailleurs les mêmes précautions pour assujettir sa tête.
On met ensuite les pataras on faux-haubans qui sont des grelins qui ont déjà servi pour qu’ils soient moins sujets à s’alonger. On les plie en double ; & passant ce double dans une herse qui embrasse le mât & la tête de l’aiguille, on l’y arrête avec un burin, ou bien on aiguillete ce double du grelin avec la herse. Les deux branches de chaque pataras descendent dans les sabords de la première batterie du côté qui doit être découvert, que l’on appelle côté du vent, & on leur fait faire plusieurs tours d’un sabord à l’autre. On observe de laisser entre les deux branches quelques sabords de distance, parce que cette distance sert à les roidir quand on veut, en frapprant un palan dessus pour les faire approcher l’une de l’autre. II y a des pataras à chaque aiguille, & comme ils empêcheroient les mantelets des sabords de se fermer, on fait de faux matelets aux sabords par où ils passent.
La manière de placer ces pataras, ainsi que celle de placer les aiguilles, ayant pour même objet le soutien des mâts, j’ai cru devoir les joindre ensemble à cet article de préférence au mot Abattre déjà fort long, & je vais continuer à donner le détail de tout ce qu’on fait dans cette même vue. On largue les rides des haubans du vent, & on saisit ces haubans contre le mât, auprès de la tête de la plus longue aiguille, par une lieure de vingt à vingt-cinq tours, faite avec toute la précaution possible ; on appelle cette lieure, lieure de haubans. L’usage de lieure est de faire qu’en ridant ensuite ces même haubans, leur appel vienne de la lieure, & qu’ils soutiennent ainsi directement le mât, non plus par sa tête, mais à l’endroit de la lieure, parce que c’est là où ee trouvent les poulies de franc-funin. On procède ensuite à rider & pataras & haubans, en commençant à rider par l’avance, puis ridant à une seconde reprise en commençant par l’arrière. Pendant que l’on ride les haubans du vent, ceux de sous le vent doivent être largues ; cependant il est bon de ne point larguer les deux premiers de l’avant, parce qu’ils contretiennent le mât pour l’empêcher de prendre un tour sur l’arrière, & qu’ils l’obligent à céder à la force des haubans du vent dans toute sa longueur à la fois. En même temps que l’on ride, on doit buriner les aiguilles, c’est-à-dire pousser des coins sous leur pié avec le burin pour resserrer le tout & faire toucher le mât à l’étambraie du côté du vent. Lorsque cela est fait, on soutient les aiguilles dans la position qu’elles ont acquise, avec des crics appuyés sur le pont & sur des entailles, faites aux aiguilles, afin de pouvoir substituer un bordage aux coins que l’on avoit buriné sous leur pié ; puis on ôte les crics & on cloue des taquets aux côtés des aiguilles, pour les empêcher de glisser sur l’avant ou sur l’arrière.
Par toutes ces précautions, les aiguilles font corps avec le mât ; & elles le soutiennent si bien que, lorsqu’on abât le vaisseau, ce sont elles sur qui se fait tout l’effort.
Pour empêcher l’eau de tomber dans le vaisseau par les panneaux des gaillards où passent les aiguilles, on met autour d’elles une toile gaudronnée qui monte à quelques piés de hauteur sur les aiguilles, & qui est élevée sur le pont. On fait traverser une garcette aux cloux pour mieux assujettir la toile & ne la point déchirer, & elle est arrêtée autour des aiguilles par une lieure de bytord. (Mr le chevalier de la Coudraye
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Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait.
(Mark Twain)
laurent94- Modérateur
- Messages : 980
Date d'inscription : 31/05/2010
Localisation : Arles sur Tech
Re: aiguille de carène
Magnifique gravure d'un 118 canons en carène.
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Francis
Francis Jonet- Modérateur
- Messages : 9366
Date d'inscription : 24/05/2010
Localisation : Moulin-Neuf - Ariège
Re: aiguille de carène
Bravo pour la retranscription
Francis, il existe bien d'autres représentations de Baugean, et de très belles.
Francis, il existe bien d'autres représentations de Baugean, et de très belles.
pollux- Messages : 2339
Date d'inscription : 26/05/2010
Localisation : La Rochelle
Re: aiguille de carène
Bien sûr, j'ai mal looké (il est pas beau mon anglais !)
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Francis
Francis Jonet- Modérateur
- Messages : 9366
Date d'inscription : 24/05/2010
Localisation : Moulin-Neuf - Ariège
Re: aiguille de carène
Grand merci Laurent belle explication et par le texte et par l'image....
alain p
a.pichenet- Messages : 1097
Date d'inscription : 24/05/2010
Localisation : troyes
Re: aiguille de carène
bonsoir,
j'ai dans mes archives, un très beau dessin de Louis Garnreray, représentant un abattage en carène, vous pouvez le voir ci- dessous.
L'auteur ne peut être taxé de fantaisiste et d'amateur en matière maritime.
On y voit bien les "AIGUILLES" dont les parties inférieures sont posées en bas de pavois, les parties hauteS
liées sous les hunes.
j'ai dans mes archives, un très beau dessin de Louis Garnreray, représentant un abattage en carène, vous pouvez le voir ci- dessous.
L'auteur ne peut être taxé de fantaisiste et d'amateur en matière maritime.
On y voit bien les "AIGUILLES" dont les parties inférieures sont posées en bas de pavois, les parties hauteS
liées sous les hunes.
Dernière édition par J.Guydal le Dim 27 Jan 2019 - 5:54, édité 3 fois
J.Guydal- Messages : 1091
Date d'inscription : 06/04/2018
Localisation : Brest
J.Guydal- Messages : 1091
Date d'inscription : 06/04/2018
Localisation : Brest
HB 17 aime ce message
Re: aiguille de carène
Bonsoir,
Très beau diorama, est-ce celui-ci qui se trouvait à la sortie de l'auditorium du musée de la marine à Paris?
Très beau diorama, est-ce celui-ci qui se trouvait à la sortie de l'auditorium du musée de la marine à Paris?
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Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait.
(Mark Twain)
laurent94- Modérateur
- Messages : 980
Date d'inscription : 31/05/2010
Localisation : Arles sur Tech
Re: aiguille de carène
Ce n'est pas impossible, tout dépend des dates.
Celui-ci est brestôa depuis au moins 40 ans.
Carrick- Messages : 4253
Date d'inscription : 23/05/2010
Localisation : Plougastel
Re: aiguille de carène
Merci André, ce n'est pas le même puisque c'était il y a une dizaine d'année et c'est celui-ci
http://mnm.webmuseo.com/ws/musee-national-marine/app/collection/record/18581?vc=ePkH4LF7w6yelGA1iKGpoRIpKUSf6CSXEgC0ALUyNTYzRKt1jSzgVThcOcGYAwC9Y0Zd
http://mnm.webmuseo.com/ws/musee-national-marine/app/collection/record/18581?vc=ePkH4LF7w6yelGA1iKGpoRIpKUSf6CSXEgC0ALUyNTYzRKt1jSzgVThcOcGYAwC9Y0Zd
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Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait.
(Mark Twain)
laurent94- Modérateur
- Messages : 980
Date d'inscription : 31/05/2010
Localisation : Arles sur Tech
Re: aiguille de carène
Souvent les modèles se trouvant à la sortie de l'auditorium étaient des modèles en attente de déplacement.
Pierre
Pierre
Re: aiguille de carène
bonjour, je reviens sur le sujet tant il m'impressionne.
L'ingéniosité de ces hommes, à une époque où seuls le bois et le chanvre
permettaient de telles prouesses techniques, mérite que l'on s'y attarde.
Dans ma bibliothèque, j'ai ressorti un petit album édité par l'AAMM en 1977:
Nicolas Ozanne(1728-1811)
On y trouve une page consacrée à cet abattage en carène.
Beaucoup de peintres y ont trouvé là une bonne source d'inspiration,
mais ici Nicolas Ozanne traite ce sujet de façon ludique.
Aussi je ne résiste pas à poursuivre ce post en présentant le document suivant:
On y voit, que bien des déformations de la coque devaient ouvrir sensiblement les coutures,
comme il est précisé dans le texte: il fallait " vider l'eau plus vite qu'elle ne rentre ".
L'ingéniosité de ces hommes, à une époque où seuls le bois et le chanvre
permettaient de telles prouesses techniques, mérite que l'on s'y attarde.
Dans ma bibliothèque, j'ai ressorti un petit album édité par l'AAMM en 1977:
Nicolas Ozanne(1728-1811)
On y trouve une page consacrée à cet abattage en carène.
Beaucoup de peintres y ont trouvé là une bonne source d'inspiration,
mais ici Nicolas Ozanne traite ce sujet de façon ludique.
Aussi je ne résiste pas à poursuivre ce post en présentant le document suivant:
On y voit, que bien des déformations de la coque devaient ouvrir sensiblement les coutures,
comme il est précisé dans le texte: il fallait " vider l'eau plus vite qu'elle ne rentre ".
J.Guydal- Messages : 1091
Date d'inscription : 06/04/2018
Localisation : Brest
J.Guydal- Messages : 1091
Date d'inscription : 06/04/2018
Localisation : Brest
HB 17 aime ce message
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