Lits

Les lits clos dans le phare de Cleach qui font penser à ceux des vaisseaux

Le Creach, sans doute ? Cleach est un nom de famille avant tout.

Un lit clos n'était-il pas fermé !

Oui Francis, sans oublier la patère pour tenir la poche où l'on déposait le bébé.

Pierre

Un autre confort rencontré en NZ

Non Francis, les lits clos n'étaient pas nécessairement fermés par une porte battante, quelquefois dans l'aristocratie, ou coulissante dans le peuple. Dans bien des communes il n'y avait que des rideaux.

De toute façon, la porte n'empêchait pas la promiscuité. Le lit "clos" était tout, sauf clos. Une façade et les cloisons de pignon ! Attenant à tes pieds, tu participais à la jouissance peu discrète de Monig (petite Yvonne en français) que Jos ar Beg, soufflant et sûrement suant, peinait à mener "beteg ar vern kolo", (jusqu'au tas de paille) une sorte de septième ciel agricole. Plus haut dans la pièce, près de la cheminée, Jaoua Braz, le grand père cachectique essayait d'extirper du fond de sa douzaine de dernières bonchioles les restants de gaz boche du Chemin des Dames ou de la Côte 221 pendant que Soaz Goarem Goz tentait de calmer cette toux inextinguible par des petits mots d'amour de leur vocabulaire intime. Dans les moments creux de ma vie professionnelle je m'y transportais souvent, mais passés mes 80 printemps, il ne se passe pas une semaine que je ne retourne dans mon lit clos de Goarem Goz. Ah, c'était folklo, mais combien vivant et aimant !

Bonjour.
Qu'elle est belle cette prose!

Francis Jonet a écrit:Un lit clos n'était-il pas fermé !

Bonjour Francis,

Excellente question que je me suis également posée en voyant ledit lit clos.

D'autant qu' à en croire l'auteur des Mouches (les copines de Jean-Paul), le Huis-clos était bien fermé, lui... alors pourquoi pas le lit clos ?

Bon, je sors, on mettra cela sur les effets collatéraux de la présente canicule !

Thierry

Ils sont superbes ces lits clos

... et l'avantage (pour celui qui se trouve et dort au-dessus), c'est que, dans un phare, ça ne valdingue pas quand la mer est houleuse !

J'imagine que pour respirer correctement dans un lit-clos, des aérations étaient prévues.
Mon beau-frère, breton d'origines anciennes, possédait un magnifique lit-clos qui se fermait avec des portes dotées dans la partie supérieure de grilles en bois sculptées genre moucharabié.
Une pièce de musée !

Les lits-clos des fermes de nos paroisses n'avaient rien à voir avec les "lits-meubles"

Bien que formant une théorie garnissant le fond de la pièce, quand on entrait dans la maison, chaque lit était indépendant.
Chacun avait sa façade et ses cloisons de tête et de pieds, c'est tout ! Pas de cloison de fond, c'était le mur. Rien au-dessus de la tête, hormis les traverses entoilées rigidifiant les trois cloisons. Une grille de bois portant le "matelas", un sac de toile garni de paille que l'on changeait tous les ans d'an eost nevez (à la nouvelle moisson) Tout ceci était monté sur pieds, de la hauteur du bank tossen, le banc à linge individuel qui servait aussi de marchepied pour monter dans le lit et en descendre, et de reposoir pour le lit à bascule du petit dernier, à portée de main de la maman. Quand le gamin est un bébé, son lit à bascule est suspendu au-dessus des pieds des occupants, et se balançait par un cordage quand le moutard avait tendance à trop montrer son caractère. Le père était toujours du côté du mur, aéré ! car sans cloison de fond et au nord de la maison. En-dessous c'était le bric à brac, sauf pour le lit le plus proche du foyer, sous lequel on logeait les fagots à utiliser immédiatement. Suspendus à la façade c'était une suite de cadres de photos de mariage, du patron au service militaire ou à la guerre, de marins ayant laissé leur peau au Tonkin, en Chine ou aux Dardanelles qu'on n'avait jamais connus, des grands pères et arrières, à Reichoffen, à Verdun ou à Tataouine ... la vie de la famille, quoi ! Ou sa mort !

Vous voyez que le lit clos n'était pas clos du tout. Il était ouvert sur l'arrière, en haut et au-dessous, au lieu des lits clos de bateau qui étaient des armoires comme sur la photo, et pas besoin de prévoir des aérations, ça l'était naturellement !    

Bonjour,
Et la niche dans le mur pour le pot de chambre.

J'entends bien cher ami. Et ne doutes nullement de tes sources. Cependant je peux imaginer qu'en dehors des corps de ferme, une certaine bourgeoisie devait adapter à son niveau ce genre de meuble, y compris jusqu'à en faire un élément de prestige. C'est en fait ce que je citais. Il faut bien que le bon peuple se compose de genres différents et ...complémentaires.

Ce n'était pas de "sources" dont je parlais, c'était de ma vie.

Une "certaine bourgeoisie" dormait dans des lits, dans des chambres de maison plus ou moins citadines !  
Tu oublies que la France de notre jeunesse était rurale.    

Oh non, je n'ai pas oublier !
J'ai même partagé les mois d'été les travaux des champs et bien d'autres choses avec ce monde.

à Châteauroûxe comme disait Jacque Martin ?