Retenue de gui

Bonjour à tous,

Dans la monographie de la Vénus JB mentionne une retenue de gui, bout très important pour éviter que le gui traverse d'un bord à l'autre de façon non contrôlé lors des allures du portant.
Je l'appel retenue de gui mais ce n'est pas "l'écoute de GV", bien le bout qui permet de contraindre la position ouverte du gui.



On en voit un autre exemple sur ce dessins de P. Ozanne.



Ma question, Gérard, car ça touche aussi vos études, pourquoi n'en parle-t-on pas pour le Cerf (JB), l'Égyptienne le Rochefort et le Commerce de Marseille (l'Orient) ?
Est-ce plus un oublis ou plutôt une disposition trop peu fréquente pour être mentionnée ?

Merci beaucoup par avance !

Bonjour,

Le retenue de gui est une manœuvre assez "moderne" et elle n'apparait -à ma connaissance- dans les traités de gréement que dans celui de Costé qui traite du début du XIXe siècle. C'est pour cette raison qu'on en parle pas pour Le Cerf, Le Rochefort et le CM. Par contre la retenue de gui est citée et décrite pour L'Egyptienne (p. 198).
Cette manœuvre sert principalement à maintenir le gui en direction opposée à celle de l'écoute pour le tenir stable au roulis. 
Sa présence sur La Vénus est un peu anticipée pour son époque (# 1780) comme une grande partie de son gréement. Il faut savoir que le gréement proposé dans la mono illustre toute la voilure possible des frégates de 18 qui ont largement été utilisées au XIXe siècle.

Merci Gérard !
J'ai loupé l'info pour l'Égyptienne...

Dans le pire des cas, j'imagine que l'on peu, sans trop se tromper, imaginer qu'un bout était passé autour du gui pour le capeler au dernier galhauban. C'est peut-être là aussi une vision un peut trop moderne mais quand on voit la dimension du gui du Cerf (pour nommer que lui) on à quand-même envies de le maitriser dans ses embardés.

Est-ce envisageable ?

Il devait certainement exister une solution car de grands espars comme les guis ne se laissent pas en liberté ne serait-ce que par les chocs incontrôlés.
Maintenant, il est difficile de vous orienter sur l'une ou l'autre solution, il faudrait examiner les modèles et peintures d'époque pour concrétiser une solution viable.

Merci bien

C'est un peu comme les bras sur les cornes. Parfois c'est présent parfois non. Je me suis aussi demandé pourquoi

Très simplement parce que c'est un gréement chiant
qui gêne les autres manoeuvres du canot !
Sur La Recouvrance, ces bras et autres retenues faisaient joli sur les plans,
Mais ils ont été vite sucrés, dès le retour d'Amsterdam en 95, si je me rappelle bien.
J'avais remarqué cette absence sur d'autres bords, après les y avoir vus installés.
Il n'y a sans doute guère que sur les thoniers
qu'on voyait ces retenues toujours à poste.
Sûrement parce que les matelots avaient autre chose à glander que de surveiller les ampannages !
Bonne soirée.

Effectivement j'avais remarqué que certaines manoeuvres disparaissent. Sur les thoniers pas de bras il y a juste une retenu "écoute de gui" et une balancine sur le gui. A camaret la balancine aussi était retirée. Il y avait parfois deux palans pour l'écoute de gui à chaque bord.

Pour l'époque il fallait peut être faire attention au fanal.  Et c'était les débuts des bomes en France je pense pour la Venus.  Les Anglais l'avaient avant.

Sur le plan la manoeuvre pose question elle passe sur les rides.

Si je ne me trompe pas, cette retenue de gui est décrite chez Costé comme traversant le pavois de dunette, établie à la demande, dont le palan va jusqu'au grand porte-hauban.

Oui c'est bien ça.

Il est quand même hasardeux de comparer le gui des thoniers et celui de L'Egyptienne qui mesure plus de 18 m et même plus de 21 m pour les trois-ponts avec les puissances de voile associées. Les contraintes et les effets ne sont pas les mêmes.