Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
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Marine et Modélisme d'Arsenal :: L'ARSENAL, Architecture Navale traditionnelle :: Documents et faits historiques
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Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Bonjour,
Il y a quelques années, on m'a demandé d'expertiser un modèle, sorte d'ex-voto suspendu dans l'église "Notre Dame des Victoires" à Québec. Le modèle conservé serait celui du "Brézé", vaisseau de 54 canons construit en 1646 par Rodolphe à Toulon et offert par le marquis de Tracy en 1665 après sa traversée de l'Atlantique avec une partie du régiment de Carignan-Salières, expédition destinée à rétablir l'ordre en Nouvelle-France.
Après examen, le modèle n'est manifestement pas Le Brézé. Son architecture ne correspond absolument pas aux navires construits au milieu du XVIIe siècle et, bien plus simple, le nombre de canons n'est pas conforme aux données existantes pour Le Brézé.
Le modèle officiel du Brézé a été en partie détruit par l'incendie dû au bombardement anglais de 1759 date à laquelle il disparait. On le retrouve au Séminaire de Québec en 1855, on le restaure en 1954 et, depuis, il est suspendu à la voûte de l'église Notre-Dame des Victoires. Version officielle donc pour ce qui concerne l'origine. Mais, comme on me l'a indiqué, il y aurait eu au moins deux modèles (voire plus) dans l'église. Une confusion volontaire ou pas (Le Brézé étant plus symbolique pour le Québec) dans l'identification des restes des modèles a été commise.
Il est impossible que la maquette originale du Brézé soit celle qui est actuellement dans l'église, l'allure générale est totalement différente de ce qu'elle devrait être. Pour exemple, je joins une gravure d'un navire de 50 canons des années 1650, à peu près similaire au Brézé. C'est un navire hollandais certes mais à cette époque les navires français étaient des copies des constructions hollandaises. Vous pourrez constater le manque total de similitude entre ces deux vaisseaux. Il suffit d'ailleurs de compter le nombre de sabords de la batterie basse, 10 (ou 11 suivant la méthode de comptage) tout à fait normal pour un vaisseau de 50 canons sur la gravure et 16 sur le modèle actuel de l'église.
Le modèle actuel est un grand vaisseau, avec, au moins, deux batteries, il est d'origine française mais comporte de surprenantes caractéristiques pour son époque supposée (mi XVIIe) : percement à 16 en batterie basse, 4 sabords de retraite, un décor typique des années 1740, des rabattues assez curieuses, disons simplifiées pour les gaillards et la dunette, un éperon "bricolé", un taillemer dont les courbes sont mal intégrées au reste de l'étrave, les bossoirs sortent par le premier sabord de la seconde batterie comme si on ne savait pas où les mettre, etc. Il est évident que ce modèle a été profondément remanié et il n'est que l'ombre de ce qu'il devait être à l'origine. Sans parler de la mâture très approximative.
En supposant qu'on a supprimé les parties hautes de la coque partiellement détruites par l'incendie (je pense surtout à l'avant où se concentrent les anomalies), les actuels gaillards seraient en réalité des restes de la troisième batterie d'un trois-ponts rafistolée par le restaurateur. Ceci pourrait justifier le manque de continuité des courbes du taillemer mais surtout correspondrait au nombre de sabords d'un navire trois-ponts du milieu du XVIIIe siècle notamment les 16 sabords de la batterie basse que ces vaisseaux étaient les seuls à porter à cette époque. A l'arrière, le tableau semble d'ailleurs être descendu d'un niveau, voyez les arcs-boutants de la galerie dont la largeur ne correspond pas aux lisses de la galerie actuellement en place.
Une question se pose alors : quel est ce modèle actuellement visible dans l'église. A son sujet, il existe une "légende" suggérée par mon correspondant. D'où la tenait il, je l'ignore. Voici ce qu'il m'a confié :
D'abord l'histoire réelle, celle qui est connue et vérifiable : en 1740, Blaise Ollivier, grand constructeur français qui opérait à l'époque à Brest (il était de Toulon), met en chantier un vaisseau trois-ponts, démonstration évident de la force navale d'un pays et de la qualité de ces ingénieurs. Ce navire compte 124 canons et c'est le premier trois-ponts à présenter 16 sabords à sa batterie basse. Malheureusement le navire, qui est presque achevé, brûle sur son chantier le soir de Noël 1742. La légende veut qu'un modèle du navire (cité par JB) aurait été construit en même temps, modèle disparu depuis. En 1746, Blaise Ollivier meurt de la tuberculose à 45 ans.
C'est ici qu'arrive la légende : sa veuve et un de ses enfants, une fille semble t'il, émigrent alors en Nouvelle-France en emportant le modèle du Royal-Louis dans ses bagages. Certes ici, l'histoire pêche un peu car je vois mal une passagère transporter un modèle de près de trois mètres de longueur en traversant l'Atlantique mais bon, admettons.
Arrivée à Québec, Mme Ollivier fait don de l'encombrant modèle à Notre-Dame des Victoires en remerciement d'une traversée sereine. Le modèle est donc suspendu sous les voûtes de l'église et subira l'incendie de 1759 pendant l'attaque anglaise. Retrouvé dans les décombres plus ou moins carbonisé, il est ensuite recueilli probablement avec le véritable modèle du Brézé (et peut-être d'autres) en supposant qu'il ait survécu, par le Séminaire en attendant la reconstruction de l'église. Confié 200 ans plus tard à un ouvrier peut-être un peu ignorant de la construction navale, le supposé modèle très abimé est restauré tant bien que mal, le nom de Brézé lui est attribué par erreur. Ce serait le modèle actuellement visible dans l'église.
Tout ceci est bien évidement hypothétique et difficilement crédible mais il existe toutefois une chose troublante et indéniable, le modèle présente les caractéristiques d'un vaisseau trois-ponts des années 1740 dont la partie supérieure, peut-être brûlée, a été été éliminée pour le transformer en vaisseau deux-ponts. Les 16 sabords sont particulièrement énigmatiques car pour cette époque (1740), seul le Royal-Louis de Blaise Ollivier présentait cette caractéristique. Idem pour les quatre sabords de retraite seulement présents sur les trois-ponts.
Où est la vérité, je l'ignore. Madame Ollivier et une de ses filles ont elles réellement émigré en Nouvelle-France ? C'est une information en cours de vérification.
Pour le moment, on en est là.
Dessin d'un vaisseau de #50 canons circa 1650
Le modèle actuellement suspendu dans l'église :
Il y a quelques années, on m'a demandé d'expertiser un modèle, sorte d'ex-voto suspendu dans l'église "Notre Dame des Victoires" à Québec. Le modèle conservé serait celui du "Brézé", vaisseau de 54 canons construit en 1646 par Rodolphe à Toulon et offert par le marquis de Tracy en 1665 après sa traversée de l'Atlantique avec une partie du régiment de Carignan-Salières, expédition destinée à rétablir l'ordre en Nouvelle-France.
Après examen, le modèle n'est manifestement pas Le Brézé. Son architecture ne correspond absolument pas aux navires construits au milieu du XVIIe siècle et, bien plus simple, le nombre de canons n'est pas conforme aux données existantes pour Le Brézé.
Le modèle officiel du Brézé a été en partie détruit par l'incendie dû au bombardement anglais de 1759 date à laquelle il disparait. On le retrouve au Séminaire de Québec en 1855, on le restaure en 1954 et, depuis, il est suspendu à la voûte de l'église Notre-Dame des Victoires. Version officielle donc pour ce qui concerne l'origine. Mais, comme on me l'a indiqué, il y aurait eu au moins deux modèles (voire plus) dans l'église. Une confusion volontaire ou pas (Le Brézé étant plus symbolique pour le Québec) dans l'identification des restes des modèles a été commise.
Il est impossible que la maquette originale du Brézé soit celle qui est actuellement dans l'église, l'allure générale est totalement différente de ce qu'elle devrait être. Pour exemple, je joins une gravure d'un navire de 50 canons des années 1650, à peu près similaire au Brézé. C'est un navire hollandais certes mais à cette époque les navires français étaient des copies des constructions hollandaises. Vous pourrez constater le manque total de similitude entre ces deux vaisseaux. Il suffit d'ailleurs de compter le nombre de sabords de la batterie basse, 10 (ou 11 suivant la méthode de comptage) tout à fait normal pour un vaisseau de 50 canons sur la gravure et 16 sur le modèle actuel de l'église.
Le modèle actuel est un grand vaisseau, avec, au moins, deux batteries, il est d'origine française mais comporte de surprenantes caractéristiques pour son époque supposée (mi XVIIe) : percement à 16 en batterie basse, 4 sabords de retraite, un décor typique des années 1740, des rabattues assez curieuses, disons simplifiées pour les gaillards et la dunette, un éperon "bricolé", un taillemer dont les courbes sont mal intégrées au reste de l'étrave, les bossoirs sortent par le premier sabord de la seconde batterie comme si on ne savait pas où les mettre, etc. Il est évident que ce modèle a été profondément remanié et il n'est que l'ombre de ce qu'il devait être à l'origine. Sans parler de la mâture très approximative.
En supposant qu'on a supprimé les parties hautes de la coque partiellement détruites par l'incendie (je pense surtout à l'avant où se concentrent les anomalies), les actuels gaillards seraient en réalité des restes de la troisième batterie d'un trois-ponts rafistolée par le restaurateur. Ceci pourrait justifier le manque de continuité des courbes du taillemer mais surtout correspondrait au nombre de sabords d'un navire trois-ponts du milieu du XVIIIe siècle notamment les 16 sabords de la batterie basse que ces vaisseaux étaient les seuls à porter à cette époque. A l'arrière, le tableau semble d'ailleurs être descendu d'un niveau, voyez les arcs-boutants de la galerie dont la largeur ne correspond pas aux lisses de la galerie actuellement en place.
Une question se pose alors : quel est ce modèle actuellement visible dans l'église. A son sujet, il existe une "légende" suggérée par mon correspondant. D'où la tenait il, je l'ignore. Voici ce qu'il m'a confié :
D'abord l'histoire réelle, celle qui est connue et vérifiable : en 1740, Blaise Ollivier, grand constructeur français qui opérait à l'époque à Brest (il était de Toulon), met en chantier un vaisseau trois-ponts, démonstration évident de la force navale d'un pays et de la qualité de ces ingénieurs. Ce navire compte 124 canons et c'est le premier trois-ponts à présenter 16 sabords à sa batterie basse. Malheureusement le navire, qui est presque achevé, brûle sur son chantier le soir de Noël 1742. La légende veut qu'un modèle du navire (cité par JB) aurait été construit en même temps, modèle disparu depuis. En 1746, Blaise Ollivier meurt de la tuberculose à 45 ans.
C'est ici qu'arrive la légende : sa veuve et un de ses enfants, une fille semble t'il, émigrent alors en Nouvelle-France en emportant le modèle du Royal-Louis dans ses bagages. Certes ici, l'histoire pêche un peu car je vois mal une passagère transporter un modèle de près de trois mètres de longueur en traversant l'Atlantique mais bon, admettons.
Arrivée à Québec, Mme Ollivier fait don de l'encombrant modèle à Notre-Dame des Victoires en remerciement d'une traversée sereine. Le modèle est donc suspendu sous les voûtes de l'église et subira l'incendie de 1759 pendant l'attaque anglaise. Retrouvé dans les décombres plus ou moins carbonisé, il est ensuite recueilli probablement avec le véritable modèle du Brézé (et peut-être d'autres) en supposant qu'il ait survécu, par le Séminaire en attendant la reconstruction de l'église. Confié 200 ans plus tard à un ouvrier peut-être un peu ignorant de la construction navale, le supposé modèle très abimé est restauré tant bien que mal, le nom de Brézé lui est attribué par erreur. Ce serait le modèle actuellement visible dans l'église.
Tout ceci est bien évidement hypothétique et difficilement crédible mais il existe toutefois une chose troublante et indéniable, le modèle présente les caractéristiques d'un vaisseau trois-ponts des années 1740 dont la partie supérieure, peut-être brûlée, a été été éliminée pour le transformer en vaisseau deux-ponts. Les 16 sabords sont particulièrement énigmatiques car pour cette époque (1740), seul le Royal-Louis de Blaise Ollivier présentait cette caractéristique. Idem pour les quatre sabords de retraite seulement présents sur les trois-ponts.
Où est la vérité, je l'ignore. Madame Ollivier et une de ses filles ont elles réellement émigré en Nouvelle-France ? C'est une information en cours de vérification.
Pour le moment, on en est là.
Dessin d'un vaisseau de #50 canons circa 1650
Le modèle actuellement suspendu dans l'église :
Pierre Blanc, radiau, a.piot, Bern, bicdan, JMR47, Patrick GIROD et aiment ce message
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Difficile travail sur ce genre de modèle.
La bouteille fait fin 17eme, elle ressemble presque à celle de berain du Soleil royal dans le style.
La figure de proue est un "petit" dragon ?
La bouteille fait fin 17eme, elle ressemble presque à celle de berain du Soleil royal dans le style.
La figure de proue est un "petit" dragon ?
Yoann gui- Messages : 1211
Date d'inscription : 13/07/2021
Localisation : Metz
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
La coque de modèle me semble taillée dans la masse ?
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Francis
Francis Jonet- Modérateur
- Messages : 9370
Date d'inscription : 24/05/2010
Localisation : Moulin-Neuf - Ariège
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Je ne pense pas, on devine les virures sous x couches de peinture grassement appliquée.
Le style de la bouteille est celui qui prévaudra de la fin du XVIIe jusqu'aux années 1750/60 et qui disparaitra avec l'arrivée des bouteilles "à l'anglaise".
Quant à la figure, il s'agit en effet d'une sorte de dragon ce qui est également troublant car je viens d'apprendre, grâce à Laurent94, que la figure du Royal-Louis était une hydre, sorte de dragon à plusieurs têtes.
Le style de la bouteille est celui qui prévaudra de la fin du XVIIe jusqu'aux années 1750/60 et qui disparaitra avec l'arrivée des bouteilles "à l'anglaise".
Quant à la figure, il s'agit en effet d'une sorte de dragon ce qui est également troublant car je viens d'apprendre, grâce à Laurent94, que la figure du Royal-Louis était une hydre, sorte de dragon à plusieurs têtes.
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Bonjour,
Si je suis loin d’être au niveau des participants à ce forum pour ce qui concerne l’archéologie navale, j’ai quelques notions de généalogie. Les quelques recherches que je viens de faire apporteront peut-être quelques pistes.
Blaise Ollivier nous le savons est né à Toulon le 15 septembre 1701 et il est mort à Brest le 20 octobre 1746. Ce qui est plus interessant c’est que le 26 avril 1727 il avait épousé à Saint-Pierre de Quilbignon (aujourd’hui quartier de Brest), Suzanne Cavenel. Or celle-ci devenue veuve épousa, le 3 septembre 1748 à Treglenou, un certain François Nicolas Glier qualifié d’écrivain principal de la marine.
Suzanne décéda le 7 avril 1784 à Saint-Germain-en-Laye, elle est alors veuve de Glier ancien commissaire général de la marine.
Il se peut donc que ce Glier de part sa profession ait été conduit à se rendre au Canada avec son épouse. On peut même penser que sa situation, plus qu’à un simple passager, pouvait lui permettre de transporter un model. Bien sûr cela n’est qu’une hypothèse qui ne vaut peut-être rien !
JMR
Si je suis loin d’être au niveau des participants à ce forum pour ce qui concerne l’archéologie navale, j’ai quelques notions de généalogie. Les quelques recherches que je viens de faire apporteront peut-être quelques pistes.
Blaise Ollivier nous le savons est né à Toulon le 15 septembre 1701 et il est mort à Brest le 20 octobre 1746. Ce qui est plus interessant c’est que le 26 avril 1727 il avait épousé à Saint-Pierre de Quilbignon (aujourd’hui quartier de Brest), Suzanne Cavenel. Or celle-ci devenue veuve épousa, le 3 septembre 1748 à Treglenou, un certain François Nicolas Glier qualifié d’écrivain principal de la marine.
Suzanne décéda le 7 avril 1784 à Saint-Germain-en-Laye, elle est alors veuve de Glier ancien commissaire général de la marine.
Il se peut donc que ce Glier de part sa profession ait été conduit à se rendre au Canada avec son épouse. On peut même penser que sa situation, plus qu’à un simple passager, pouvait lui permettre de transporter un model. Bien sûr cela n’est qu’une hypothèse qui ne vaut peut-être rien !
JMR
JMR47- Messages : 119
Date d'inscription : 25/05/2010
Localisation : Niort
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Bonjour,
Merci d'avoir développé ces infos que j'ai également lu, mais moins complètes, sur Geneanet.
Merci d'avoir développé ces infos que j'ai également lu, mais moins complètes, sur Geneanet.
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Je ne sais pas envoyer des photos. Mais si vous me passez une adresse email je peux vous envoyer copie des actes paroissiaux dont je parle.
Je peux également faire des recherches plus complètes si vous le désirez.
JM
Je peux également faire des recherches plus complètes si vous le désirez.
JM
JMR47- Messages : 119
Date d'inscription : 25/05/2010
Localisation : Niort
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Merci. Pour le moment, ces actes ne sont pas nécessaires.
Par contre, auriez vous des infos sur les trois filles de Blaise Ollivier ? Geneanet n'est pas très renseigné à leur sujet, surtout sur Françoise et Noelle qui sont susceptibles d'avoir émigré en Nouvelle-France.
Par contre, auriez vous des infos sur les trois filles de Blaise Ollivier ? Geneanet n'est pas très renseigné à leur sujet, surtout sur Françoise et Noelle qui sont susceptibles d'avoir émigré en Nouvelle-France.
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
J'ai aussi des pièces concernant les filles mais qui concerne essentiellement la réversion des pensions. Des que je suis à la maison je m'en occupe.
Dernière édition par laurent94 le Ven 19 Mai 2023 - 13:17, édité 1 fois (Raison : Oubli d'un mot)
_______________________________________________
Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait.
(Mark Twain)
laurent94- Modérateur
- Messages : 981
Date d'inscription : 31/05/2010
Localisation : Arles sur Tech
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
La description de la figure de proue est dans les notes manuscrites de BO ?
Je vais relire un coup le neptunia 113 sur les Royal Louis
Je vais relire un coup le neptunia 113 sur les Royal Louis
Yoann gui- Messages : 1211
Date d'inscription : 13/07/2021
Localisation : Metz
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Pour Françoise sur Geneanet uniquement sa date de naissance.
Pour Victoire Noëlle née le 25 décembre 1740, elle a épousé à Harfleur (76), le 11 mai 1762 un certain Pierre Bonaventure Conqueno, 38 ans environ, veuf, garde des magasins du roi pour la marine qui deviendra commissaire des ports et arsenaux, cf acte de mariage de sa fille ci-dessous. Conqueno devient parfois de Conqueno.
Le couple aura au moins une fille, née peut-être à Brest et orpheline à son mariage le 17 septembre 1789 à St-Germain en Laye. Elle a un frère Jean Pierre qui est alors commissaire aux écriture de la marine et qui consent à son mariage. L’époux se nomme François de Cassaignade, il est originaire d’une famille notable de Souillac. Ici pas de lien avec la marine !
En conclusion pas d’info sur le lieu et la date de décès de Noëlle. En tout cas elle c’est mariée en France. La profession de son mari a pu la conduire au Canada. Notons qu’à l’époque de son mariage Glier est en poste au Havre.
Voilà ce que j’ai trouvé. Mais il doit y avoir moyen de trouver aux archives de l’armée un dossier sur Glier qui nous dirait s’il a été en poste au Canada.
A votre disposition
JM
Pour Victoire Noëlle née le 25 décembre 1740, elle a épousé à Harfleur (76), le 11 mai 1762 un certain Pierre Bonaventure Conqueno, 38 ans environ, veuf, garde des magasins du roi pour la marine qui deviendra commissaire des ports et arsenaux, cf acte de mariage de sa fille ci-dessous. Conqueno devient parfois de Conqueno.
Le couple aura au moins une fille, née peut-être à Brest et orpheline à son mariage le 17 septembre 1789 à St-Germain en Laye. Elle a un frère Jean Pierre qui est alors commissaire aux écriture de la marine et qui consent à son mariage. L’époux se nomme François de Cassaignade, il est originaire d’une famille notable de Souillac. Ici pas de lien avec la marine !
En conclusion pas d’info sur le lieu et la date de décès de Noëlle. En tout cas elle c’est mariée en France. La profession de son mari a pu la conduire au Canada. Notons qu’à l’époque de son mariage Glier est en poste au Havre.
Voilà ce que j’ai trouvé. Mais il doit y avoir moyen de trouver aux archives de l’armée un dossier sur Glier qui nous dirait s’il a été en poste au Canada.
A votre disposition
JM
JMR47- Messages : 119
Date d'inscription : 25/05/2010
Localisation : Niort
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Merci pour ces informations fort intéressantes, surtout pour un détail qui pourrait passer inaperçu : "Le couple aura au moins une fille, née peut-être à Brest et orpheline à son mariage le 17 septembre 1789 à St-Germain en Laye".
Ce détail est intéressant car dans le dossier BO, il y a une pièce datée du 4 messidor an IV (13 juillet 1796). Il s'agit de l'acte du don d'un modèle du Royal-Louis à l'Etat par la "citoyenne Ollivier", modèle appartenant à son père. Cette personne ne peut pas être Noelle puisque la mariée avait perdu ses parents avant 1789. Il s'agit il peut-être de Françoise sa tante ?
Ce qui interpelle : cet acte est signé à Saint Germain en Laye. La tante et la mère -épouse de Blaise- (et probablement le modèle) s'étaient installées dans cette ville. La mère y décédera en 1784.
Il y a toutefois une chose qui ne colle pas : les dates. Le modèle était en France en 1796. Soit. Mais quid du modèle de Québec, tellement proche du RL et supposé être présent dans l'église en 1759 ?
Nouveau mystère, plus on cherche, moins on trouve
Ce détail est intéressant car dans le dossier BO, il y a une pièce datée du 4 messidor an IV (13 juillet 1796). Il s'agit de l'acte du don d'un modèle du Royal-Louis à l'Etat par la "citoyenne Ollivier", modèle appartenant à son père. Cette personne ne peut pas être Noelle puisque la mariée avait perdu ses parents avant 1789. Il s'agit il peut-être de Françoise sa tante ?
Ce qui interpelle : cet acte est signé à Saint Germain en Laye. La tante et la mère -épouse de Blaise- (et probablement le modèle) s'étaient installées dans cette ville. La mère y décédera en 1784.
Il y a toutefois une chose qui ne colle pas : les dates. Le modèle était en France en 1796. Soit. Mais quid du modèle de Québec, tellement proche du RL et supposé être présent dans l'église en 1759 ?
Nouveau mystère, plus on cherche, moins on trouve
le Spahi aime ce message
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Il y a peut-être encore une autre hypothèse !
Vous le savez certainement, mais il se fait que Blaise avait deux fils tous les deux constructeurs de navires (j’ai trouvé cela sur Geneanet) :
-Joseph Louis né le 23 juillet 1729 à Brest Saint-Sauveur et mort également à Brest Saint Louis le 17 janvier 1777
-Louis né à Brest (sans précision) le 5 novembre 1741 et mort à Hambourg le 15 sept 1810.
La donatrice du model est peut-être une fille de Joseph Louis qui en avait au moins deux, Marie Cécile née le 13 mai 1755 à Brest Saint Sauveur et Barbe née en 1759 (sans précision). Marie Cécile pouvait fort bien être vivante en l’an 4. Et son père pour X raisons pouvait détenir le model
Concernant Louis je lui trouve une fille mais née en 1789 et de toute façon il aurait donné lui-même le model.
Une chose encore, vous dites « ce ne peut être Noëlle puisque la mariée avait perdu ses parents avant 1789 ». Le model pouvait être dans la famille depuis longtemps et n’être donné qu’en l’an 6. De plus qu’elle soit dénommée Ollivier n’est pas forcement surprenant pour l’époque. Elle pouvait fort bien avoir divorcé pour préserver sa fortune parce que par exemple son mari était en position difficile avec les autorités, Révolution oblige !
En tout état de cause vous avez raison, plus on cherche et moins on trouve…parfois le hasard vient en aide.
De plus il faut faire attentions aux légendes et aux coïncidences. Pour ma part j’ai couru plus de 10 ans après une légende familiale pour découvrir il y a quelques jours que cette légende n’avait aucune base réelle !! Par contre quelle était son origine, mystère !
JM
Vous le savez certainement, mais il se fait que Blaise avait deux fils tous les deux constructeurs de navires (j’ai trouvé cela sur Geneanet) :
-Joseph Louis né le 23 juillet 1729 à Brest Saint-Sauveur et mort également à Brest Saint Louis le 17 janvier 1777
-Louis né à Brest (sans précision) le 5 novembre 1741 et mort à Hambourg le 15 sept 1810.
La donatrice du model est peut-être une fille de Joseph Louis qui en avait au moins deux, Marie Cécile née le 13 mai 1755 à Brest Saint Sauveur et Barbe née en 1759 (sans précision). Marie Cécile pouvait fort bien être vivante en l’an 4. Et son père pour X raisons pouvait détenir le model
Concernant Louis je lui trouve une fille mais née en 1789 et de toute façon il aurait donné lui-même le model.
Une chose encore, vous dites « ce ne peut être Noëlle puisque la mariée avait perdu ses parents avant 1789 ». Le model pouvait être dans la famille depuis longtemps et n’être donné qu’en l’an 6. De plus qu’elle soit dénommée Ollivier n’est pas forcement surprenant pour l’époque. Elle pouvait fort bien avoir divorcé pour préserver sa fortune parce que par exemple son mari était en position difficile avec les autorités, Révolution oblige !
En tout état de cause vous avez raison, plus on cherche et moins on trouve…parfois le hasard vient en aide.
De plus il faut faire attentions aux légendes et aux coïncidences. Pour ma part j’ai couru plus de 10 ans après une légende familiale pour découvrir il y a quelques jours que cette légende n’avait aucune base réelle !! Par contre quelle était son origine, mystère !
JM
JMR47- Messages : 119
Date d'inscription : 25/05/2010
Localisation : Niort
G. Delacroix aime ce message
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Je pense que la donation est faite directement par une des filles de Blaise Ollivier car le texte dit ceci :
"Citoyen ministre,
J'ai l'honneur de vous offrir le modèle du vaisseau Le Royal Louis de 120 pièces de canons construit à Brest en 1745 par feu mon père Ollivier ingénieur constructeur"
Il y a un autre paragraphe mais il est illisible sur la copie rapide que m'a transmis Laurent ce matin.
Peut-être que le modèle est conservé dans les archives oubliées d'un quelconque ministère, on peut rêver
"Citoyen ministre,
J'ai l'honneur de vous offrir le modèle du vaisseau Le Royal Louis de 120 pièces de canons construit à Brest en 1745 par feu mon père Ollivier ingénieur constructeur"
Il y a un autre paragraphe mais il est illisible sur la copie rapide que m'a transmis Laurent ce matin.
Peut-être que le modèle est conservé dans les archives oubliées d'un quelconque ministère, on peut rêver
Re: Le modèle du Royal-Louis de Blaise Ollivier
Elle n'a pas reçu 1500 livres en échange ?
Yoann gui- Messages : 1211
Date d'inscription : 13/07/2021
Localisation : Metz
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