Conte de Noël

P… de sapin ! P… de harpe, P… de Noël.

Maudit, je suis maudit ! Revenu depuis deux ou trois ans à de plus raisonnables proportions en matière de décoration de Noël, le sort a voulu que le pépiniériste qui, depuis quelques années, se paie l’intégralité de ses vacances à la neige en me fournissant en sapin, se soit trompé dans les commandes et ait interverti le modeste conifère qui m’était destiné avec celui de la Place de l’Hôtel de Ville de Paris.

Comme de bien entendu, j’étais absent lors de la livraison et me re-voila aux prises avec un monstre tentaculaire, qui tel un alien inamical prend ses aises dans mon salon, bouffe mon oxygène, rétrécit mon espace vital.

Le plus fort de l’affaire, c’est que l’Equipage (qui depuis cet été a repris du poil de la bête) me taxe de rechute mégalomaniaque, d’incurable folie des grandeurs.

Comme si c’était mon genre.

Faisant fi des sarcasmes, je me suis attaché à tailler dans les branches à la machette, tel l’Indiana Jones du 9.4, pour que l’on puisse quand même fermer les portes. Quant à cette %**$&#@§ de °% de harpe il a encore fallu la remonter au premier étage. C’est lourd comme un âne mort cette cochonnerie. Définitivement, je préfère l’harmonica.

Passons sur l’arrimage costaud du pied au fil de fer. Tiens ! Pas fou, je ne compte pas revivre l’épopée d’il y a quelques années avec un précédent sapin qui m’avait, à sa façon, joué la grande scène du II de « Ces Chênes qu’on Abat ». Tenons pour négligeables les funambulesques équilibres, dignes du Gala de l’Union, réalisés entièrement sur escabeau volant sans longe de sécurité, pour aller sommer le Nordman d’une pointe ci-devant décorative. Supportons en un digne silence les reptations sous le sapin, que ne désavouerait pas un champion de limbo (moi, c’est plutôt le lumbago), destinées à arrimer proprement les spaghettis de fils qui dégoulinent des guirlandes électriques : mais trop, c’est trop.

L’étincelle qui a fait déborder le vase, c’est le comportement de l’infâme faubert, vaguement quadrupède qui depuis maintenant neuf longues années, squatte mon établissement, me ruine en véto, m’empêche de naviguer et fait l’orgueil de sa môman (pensez-donc, un Prix d’Amérique).

Que je vous raconte. Voyant son maître (on peut toujours rêver) se tortiller à quatre pattes, l’immonde à dû penser que j’avais décidé de rejoindre la cohorte de ses congénères et à trouvé urbain de venir me présenter ses civilités… comme le font tous les chiens entre eux. Rien que de sentir sa truffe humide entrer en contact avec mon fondement qui s’enorgueillit d’une parfait orthodoxie –chacun son truc, je ne juge pas- cela eut le don de mettre dans un état où la paranoïa ressemble à un simple exercice de yoga relaxatif.

OK, je peux admettre que ce n’était pas forcément le moment de tenter de vérifier, surtout en présence de l’Equipage, la théorie de Froude, qui permet d'évaluer la puissance théorique nécessaire à soulever un hélicoptère de masse donnée, dans une atmosphère où la masse volumique est connue.

Positivons cependant : mon esprit éminemment scientifique et résolument cartésien en tire tout de même deux conclusions fondamentales :

- Dans cette expérience on peut, sans difficulté majeure, remplacer un hélicoptère par un shi-tzu.
- Il est très facile, en ce moment, chez moi, d’évaluer la masse volumique de l’atmosphère : elle pèse une tonne !

Ah ! L’esprit de Noël.

J'ai pour ma part , et depuis longtemps, opté pour un sapin issu de l'industrie du pétrole Alain !!
Toujours à l'heure au rendez-vous, sans mauvaise surprise, parfaitement équilibré et symétrique au micron .. Un modèle du genre, parfaitement adapté au milieu francilien et insensible aux travaux ménagers post- fiesta tipica .. , pas d'aiguilles rebelles coincées ( et oubliées comme des témoins du bon temps passé .. ) sous le bahut du salon .. et donc point de tourments du côté intendance !
Pas bio certes, mais avec les années ( 7 ans déjà ) , on se demande si cette alternative ne vaut pas mieux que cette consommation massive de résineux ( certes "d'élevage" ) détruite sur l'autel de la tradition ?

Bon noël !!
Wilfrid

Y'a pas !
Cette période réveille de bien nombreuses mécaniques qui pèsent dans l'esprit.
Oh! culture du sapin de Noël, que nous réserves-tu dorénavant de joyeuses fêtes, de beuveries où, à quatre pattes, nous confondions équipage et chien loup.

Alain, n'aie pas peur ! Nous sommes là.

Alain, peut être pour te soulager les nerfs un prochain modèle en sapin? Une galère par exemple!
Joyeux Noël à toi!

Mister Bean fait des émules?
Joyeux Noël.

Ce pôvre petit chien s'est certainement demandé : Mais que fait Alain Fesse sous ce conifère ? Il a simplement cherché à vérifier ....

Arb