Restauration de maquette

  Enfin arrivé au bout de mes peines.  

Bien peu content de moi, mais il était si délabré ! Le principal est qu'il tienne debout.

   

   

Eh bien, ça c'est de la reconstruction où je n'y connais rien. Tu parles d'un puzzle et d'écheveaux à démêler, pas de la tarte ! C'est plus pire que la pire des perruques à la pèche.
Chapeau l'artiste, maintenant il a de la gueule ce vaisseau. Bravo pour ta patience
Au fait c'est quoi ?

Bravo pour le "remontage". Ça ne vient pas de toi mais la mature n'est-elle pas un peu surdimensionnée ?

  Oui, surdimensionnée. Ce qui laisse présumer un travail de matelot et même de gabier, qui, comme d'habitude met son domaine en (sur)valeur.

 Oeuvres vives rouges, oeuvres mortes grises, faux-sabords noirs sur liston blanc, on peut penser à 80% à un Bordes, de Nantes. Sauf que le nom de "Louise" sur les fargues avants et de "Robert" sur le couronnement ne correspondent à aucun nom de navires de chez Bordes !  

 Un remontage épique : 17 pièces différentes composent le grand mât, idem pour la misaine. A enfiler os dans bois, bois dans os, avec des endroits déjà restaurés une à trois fois. Il vient d'être livré   ...   sans casse   ...   et je respire.    

En voilà un qui revient de loin... C'est chouette de redonner vie à des objets. Bravo, André.

C'est de reconstruction chirurgicale (esthétique), sûr qu'il est plus beau qu'avant !

j'ai vu sur une vidéo du Musée qu'on garde même les fragments de cordages, pour les rafistoler avec des ajouts synthétiques. que gardes-tu des éléments d'origine, les mâts cassés et les morceaux divers sont-ils conservés ?

A ce sujet, voici les pochettes d’éléments récupérés par l'atelier du musée suite à l'accident de L’Égyptienne :



Photos PJ.

   Oh bien sûr qu'on conserve et qu'on remploie tout ce qui traîne !

   Je suis persuadé que le restaurateur, si c'est un bon, retrouvera la place de 90 à 95% de ces éclis de l'Egyptienne.

   Sur le modèle en os, j'ai dû faire des vestes mal taillées. Le but premier étant de faire tenir la mâture debout, il est des tronçons d'os, mais aussi de bois, que j'ai changés. Beaucoup de boucles de pont, de pièces de hunes, de frettes en os, ont été refaites à l'identique. En maquettisme, je trouve qu'on peut remplacer, mais comme ailleurs, ne pas inventer. 

  Quant à garder les cordages anciens, et les rafistoler, sûrement pas , pour mon compte, sauf à les garder pour modèle de ce qui est à recorder !
  Il est des cas où il faut se foutre des directives des conservateurs du patrimoine, architectes des bâtiments de France et autres personnages savants et pensants qui meublent avec tant de grâce nos bureaux de l'administration culturelle, mais qui n'ont, à part un stage de 15 jours dans quelque atelier, pas nécessairement celui de la partie sur laquelle ils auront à oeuvrer d'ailleurs, jamais croché dans l'outil ni souillé leur bavoir sur le devant d'un établi. Et même le Congrès de Rome   ... !

  Sauf dans le cas de cette maquette, où j'ai gardé des boutes litigieux mais témoins, d'habitude je teste la solidité, et je remplace si besoin. On me demande et on me paye pour mettre un modèle en état de présentation, pas de me préoccuper de la conservation  patrimoniale. S'il s'agit d'une pièce de qualité nationale, le discours est tout autre, évidemment, mais dans 95% des cas ça ne se présente pas.