Questions pour un champion

Thierry,

C'est toi qui réalise ces aquarelles sur "demande" ?

Le casse tête , ne serait-ce pas la bôme ou le gui monté sur le mât d'artimon ?

Pierre Rouanne a écrit:Je crois qu'il s'agit d'un filet tendu au dessus du gaillard.

Pierre

Non, ce n'est pas ça mais il y a de l'idée...

Les cabillots ?

Bonjour à tous,

Pour moi, il s'agissait bien d'un filet tendu sur le gaillard d'avant à 4 mètres du pont (incluant le mât de misaine) et destiné pendant le combat à empêcher les poulies et autres objets contendants - décrochés par les tirs ennemis dans le gréement - de venir blesser ou tuer les membres d'équipage…

Un vrai "casse-tête", cette question !

Amitiés,

Thierry

maqars a écrit:Thierry,

C'est toi qui réalise ces aquarelles sur "demande" ?

Bonjour Jean-Marie,

La réponse à ta question est double : oui c'est bien moi qui les réalise mais pas sur "demande".

En effet, étant dans le domaine de l'aquarelle et crayon un "bricoleur autodidacte", je travaille très lentement et ma production se limite donc à l'illustration des articles que je rédige pour la revue La Sabretache ou à l'illustration d'études particulières pour des amis doctorants de la Sorbonne (en l'occurrence sur la participation de la Marine française à la guerre d'Indépendance Américaine 1776-1783).

Amitiés,

Thierry

Bonjour,

Ce croisillon peut-être, qui porte le nom de casse-tête ? :

le Spahi a écrit:
Pour moi, il s'agissait bien d'un filet tendu sur le gaillard d'avant à 4 mètres du pont (incluant le mât de misaine) et destiné pendant le combat à empêcher les poulies et autres objets contendants - décrochés par les tirs ennemis dans le gréement - de venir blesser ou tuer les membres d'équipage…

Le filet tendu s'appelait trélingage de combat mais pas casse-tête. Mais ça chauffe...

G. Delacroix a écrit:
Ce croisillon peut-être, qui porte le nom de casse-tête ?

En effet, il doit s'agir d'un casse-tête. Mais le terme est plus générique. Il regroupe une fonction.

Amitiés.
Fred

Désolé mais le filet évoqué par plusieurs s'appelait bien "casse-tête". Il est vrai que l'on trouve quelques fois "trélingage de combat" mais le terme courant est bien "filet casse-tête".

Bonjour à tous,

Tiré du Dictionnaire Pittoresque de Marine par Jules Lecomte… (figure sous d'autres formes dans plusieurs ouvrages anciens) :

"CASSE-TÈTE. s.m. Nom d'une sorte de rets, dont la destination est de servir dans un sens tout-à-fait en opposition avec l'idée que présente son nom. Loin de casser les têtes, il les protège de la chute des objets qui pourraient les casser : A cet effet, il est tendu entre le grand-mât et le mât d'artimon des vaisseaux et frégates, et couvre ainsi tout le gaillard d'arrière. Il est élevé à 12 ou 15 pieds au-dessus du pont, et ne peut gêner les exercices et les mouvements accomplis dessous. Tout objet qui tombe du haut des mâts, soit poulie, soit cordages, et dont la chute peut blesser ou tuer des hommes sur le gaillard, s'arrête sur le casse-tête; c'est surtout dans les combats, lorsque toute la mâture s'écroule en débris sous le choc des boulets, que l'utilité du casse-tête est appréciée. Il peut à l'occasion préserver d'une mort certaine un homme précipité du haut d'un mât, et qui, dans sa chute, vient bondir et s'arrêter sur son élastique surface."

Amitiés,

Thierry

Bon, j'accepte la réponse mais le Traité Pratique du Gréement des Vaisseaux et Autres Batimens de Mer (1791) de M. Lescallier précise un peu les choses.

En voici un extrait (pages 118 et 119 du tome 1) :

On appelle trélingage de combat, un faux trélingage qui se faisait autrefois sur une barre de bois appelée barre de trélingage que l'on fixait en travers des haubans au tiers de leur hauteur à bâbord et à tribord. [...]
On met dessus ces branches de cordage un filet que l'on attache aux haubans des deux côtés, et les deux autres côtés sont tenus tendus par deux cordages, dont un est amarré à l'étai voisin et l'autre au mât. Cette espèce de trélingage et ce filet avaient pour utilité de recevoir les cordages et poulies qui tombaient de la manœuvre  haute par l'effet du boulet, et de garantir les hommes sur les gaillards ; mais comme le trélingage n'occupait pas tout l'espace, on a trouvé que ce but était plus complètement rempli par des bouts de cordages appelés casse-têtes que l'on amarre à divers points fixes dans le haut de la mâture, et avec lesquels on tient les principales poulies, au moyen de quoi, lorsque leurs manœuvres sont coupées dans le combat, le tout reste suspendu et porté par les casse-têtes.

Amitiés.
Fred

Ce filet devait être sacrément costaud pour arrêter des espars très lourds et comme c'est surement le cas, un homme tombant dessus pouvait s'y briser les reins .

Ce n'est pas destiné à arrêter un espar, juste des poulies ou des cordages.

D'autant que l'espar… fait vivre !

Bon, je sors…

En effet, n'oublions pas l'espart

Petite question pour qui veut

Dans la marine, qu'est-ce qu'est du "ploc" ? Et à quoi cela sert-il par la même occasion ?

Bonsoir Simon,

C'est de la bourre ou de l'étoupe, non ?

Amicalement,

Thierry

Ah pas mal ! Quel en est la composition et pour aller où ?

pollux a écrit:Ah pas mal ! Quel en est la composition et pour aller où ?

Du poil de vache !

Pour protéger les parties immergées du vaisseau des vers. (Equivalent à la "courrée").

Patrick

De bœuf oui, et ??? Un autre animal, mais lequel ?

De la laine de mouton.

Nan, pire pour notre société actuelle.

"La courrée (ou couroi ou couret) était composée d'huile de baleine, de soufre, de résine et de verre pilé.
On frottait les parties du vaisseau qui entrent dans l'eau afin de conserver le bordage. On croit aussi que cela garantit des vers qui s'attachent au bois et qui le rongent : mais cette croyance n'est pas trop fondée (Voyez calfat). Lorsqu'on frotte ainsi un bâtiment, on appelle cette opération "Donner le couroi ou la courée."

Définition issue du Tome 1 du Dictionnaire historique, théorique et pratique de Marine par Monsieur de Saverien.

Patrick

Alors pas tout à fait. Ce n'est pas la même utilisation. Et il manque toujours des poils

A tout hasard des poils de chèvres ou peut-être de chien ?

Pierre

Bonjour à tous,

Le ploc serait un mélange de goudron, de verre pilé, de poil de bœuf et de la fourrure de différents quadrupèdes. Ce mélange était placé sur le bordage avant le doublage de la carène.

Amicalement,

Thierry