Le Soleil Royal au 1/48 par Michel Saunier

Si l'on consulte la monographie de L'Ambitieux ou le modèle du Louis XV, rien n'indique la présence d'une épargne (c'est le nom du renfort central) en octogone.

D'autre part, B. Ollivier détaille la chose mais ne parle pas d'une forme particulière : EPARGNE DE VERGUE, C'est un bossage qu'il y a dans le milieu de la longueur d'une grand’vergue et d'une vergue de misaine à voile quarrée pour suppléer à ce qui peut être mangé de la vergue par le racage. Elle a de longueur environ six fois le diamètre de la vergue et son épaisseur est d'un ou deux pouces.


Donc tout  semble montrer qu'à cette époque, l'épargne est ronde.

Merci Gérard
Au moins c'est clair.
Pour l'instant je poursuis le tournage des vergues et autres éléments de mature.
Je ne les équiperais qu'une fois cette phase terminée, d’où peu d'intérêt à mettre des photos.
Les deux grandes vergues sont en trois éléments dont un central "rond" assemblés entre eux par un axe de 8mm en bois dur collé. il faudrait un tour d'entre-pointes de 400 min et le mien ne fait que 250

Michel, je n'ai jamais sorti une vergue ou un mat complètement, et jamais plus de la moitié, et l'usinage se fait sur 5 à 10 cm à la sortie du mandrin, et en commençant par l'extrémité, donc le diamètre le plus faible ; la contre-pointe est là pour soutenir dans l'axe, sans plus. (page 36 de l'Artésien sur mon site)
Gérard

Oui, j'entends bien, mais auparavant tu as tourné l'ensemble au diamêtre maxi sur toute la longueur. Ensuite tu entre dans la broche et sort effectivement entre pinces ce que tu veux.

Oui, mais selon le même principe de ne faire que par portions de 10 cm ou moins en partant du milieu. Comme ça, je sers sur une partie cylindrique. Au départ, ça peut être carré (si c'est gros et en 4 éléments), ou brut de scie à ruban. Une fois serré au milieu, je marque l'empreinte conique pour la pointe tournante.
Gérard

je fais toujours mes vergues et mâts à la main, à partir d'une section carrée. raboté en 8 facettes, puis raboté rond, puis ponçage. je vérifie en tournant le pied à coulisse sur le tour de l'espar, les marques qui y restent doivent être re-poncées, raclage ponçage et on y arrive. De toutes façons, les petits diamètres sautent ou éclatent dans le tour, et les grands diamètres n'y rentrent pas.

Eric, un petit diamètre de 2 mm se fait a partir d'un brut de 5 mm, une longueur sortie du mandrin de 3 cm, avec un outil du type tronconnage. Aucun problème.
Gérard

Je sais qu’Eric fonctionne « al mano » et je ne me sens pas de taille à lui faire concurrence au rabot.
Mais disposant d’un bon tour ce serait couillon de ne pas s’en servir.
On verra ce que cela donne avec l’ébène et les petits diamètres.
La je m'attaquais aux gros morceaux et un peu de gymnastique avec le tour en plusieurs étapes a permis de résoudre le problème.
La grande vergue fait un peu plus de 650m soit plus que celle de l'Ambitieux.
Je redoute les plus fines en ébène, cassera, cassera pas ? Réponse bientôt

Pour tourner les mâts et les vergues, je n'utilise pas la pointe tournante (à chaque fois que j'ai voulu l'utiliser le bois éclatait), mais une lunette équipée d'un roulement à bille, lequel porte l'extrémité de l'espar*. Comme Gérard, je travaille par demi vergue et par "escaliers". La finition faite à la main avec des papiers de verre pour effacer les "escaliers" et en terminant par du très fin (15 μ).

* terme impropre me semble-t-il pour un mât ou une vergue.

Michel, n'ai pas peur. Tu fais cm par cm s'il le faut. j'ai tourné des axes de poulies en ébène de 0,8 mm sans casser, mais encore avec une bonne profondeur de passe. Il ne faut pas que ce qui est à gauche (entre l'outil et le mandrin) plie.
Gérard

Bonjour,

Pour les mats et les vergues je n'ai jamais utilisé le tour, je procède exactement de la même façon que Eric et cela fonctionne très bien.

JPB

Pourquoi pas, mais quand on a la machine pour faire le travail, d'une façon au moins aussi précise.... C'est comme opposer le tarabiscot à la toupie ou à la fraiseuse, la couture des voiles à la main plutôt qu'à la machine... Eternels problèmes, éternelles discussions
Gérard

Je n'ai pas le talent de certain, donc je cherche toujours un moyen de me simplifier la tâche. Pour les vergues au tour, pour moi, impossible d'utiliser un outil coupant. J'utilise que des outils abrasifs.

Je me suis fabriqué un petit porte outil que fixe une petite scie circulaire que je fixe dans le porte-outil du tour.

Je fais un arrondi à la main au bout de la baguette, le plus centré possible, et ensuite par des passes de 10ème en 10éme je tourne jusqu'à obtenir un cylindre. Je fais cela sur 3 ou 5 cm.

Ensuite, je rentre la baguette dans le mandrin, et je recommence sur 3 ou 5 cm et ainsi de suite.

Je reprends l'ensemble pour amener la baguette au diamètre du milieu.

Avec ce même outil, je marque les endroits du centre et des cubes du bout.

Ensuite je passe au papier de verre fin pour les profiles de chaque côté de la partie centrale.

Lors du tournage, je tiens la partie droite de la baguette dans la main droite. Cela ne chauffe pas. Surtout ne pas mettre de gant, car il va s'enrouler sur la baguette et la casser.

Jusque-la cela a très bien marché pour moi qui n'ai pas votre niveau.

Si cela peut aider certains

Bonne soirée

Jean-Jacques

Sympa vos propos merci beaucoup.
Dans l'immédiat le vergue de misaine est en finition demain.
Tout se passe au tour, outil carbure Nickole, avance auto, finition lime et abrasif 200.
On entre dans le plus petit ensuite.

Michel Saunier a écrit:Sympa vos propos merci beaucoup.
Dans l'immédiat le vergue de misaine est en finition demain.
Tout se passe au tour, outil carbure Nickole, avance auto, finition lime et abrasif 200.
On entre dans le plus petit  ensuite.

 Bonsoir , je remarque souvent que l’on ne parle plus que de carbure pour l’usinage au tour. Pourquoi insister à usiner du bois avec de tels outils? Dans cette matière, la coupe avec des outils en « acier  rapide » parfois au cobalt est beaucoup plus tranchante , plus facilement affûtable, donc ajustable à chaque besoin .Nos tours de modeliste n’ont pas besoin de cela sauf cas particuliers. Pour usiner le gréement je cautionne la méthode de Gerard 2, sortir à mesure de la broche, d’une bonne passe, finition lime douce et toile. Bonne suite pour ce beau travail, Jacques.

Bonjour,
pourquoi des pastilles carbure (qui pourtant sont hors de prix) : c'est parce que l'affutage est parfait, ce que personne ne sait faire s'il n'a pas une affuteuse professionnelle. De plus, nul n'est besoin de réaffuter. Une pastille Nickole est réversible, et dure donc 2 fois plus longtemps.
Un autre avantage du matériel Nickole, est que vous pouvez changer de type de pastille (de passer de la pastille de tronçonnage à la pastille avec rayon ou à la pastille à fileter) sans toucher au porte-outil. Pas besoin de régler en hauteur, c'est pareil. Pas besoin de faire le zéro pour le diamètre, c'est pareil.
Je pense que ceux qui ont essayé ne peuvent plus s'en passer.
Par contre, si vous travaillez sur votre tour comme sur un tour à bois, en tenant l'outil à la main, un barreau simple en acier fera très bien l'affaire.
Gérard

Michel , tu nous mets qlques photos ?

gérard 2 a écrit:Bonjour,
pourquoi des pastilles carbure
Par contre, si vous travaillez sur votre tour comme sur un tour à bois, en tenant l'outil à la main, un barreau simple en acier fera très bien l'affaire.
Gérard

Bonjour Gérard, je viens de comprendre qu’après avoir passé 40 ans dans le métier de l’usinage que je n’avais encore rien compris , et ceci malgré que cette période  fût riche en innovations, la plus riche depuis toujours. De la performance de nouveaux outils dont les pastilles carbure interchangeables avec aussi des machines de plus en plus sophistiquées grâce à l’aire du numérique. 40 ans à participer ala construction et la réparation de bateaux pour la Marine, des moyens et de très gros, alors aujourd’hui pour le plaisir  je suis passé au modèle en réduction de manière non industrielle avec  heureusement quand même, l’aide de bonnes machines pour le faire mais pas de tour à bois.

Pour Alain:
Vergue misaine avant assemblage



après collage



Brutes de tour.

Tres bien Michel , c'est bien démarré (qu'un bravo pour l'instant )

Ce ne sont que des bouts de bois à moitié coniques et encore .

Pierre

Pas coniques, quart....
Je profite de cette provoc de Pierre pour évoquer les outils de tournage.
J'ai dans mon cursus appris à travaillé sur un tour et en possédant donc un, je me suis équipe en barreaux d'acier rapide. Grâce à Gérard j'ai adopté les outils Nickole et m'en trouve très bien. Simplicité et efficacité.

Au moment d'attaquer les petites vergues question:
J'ai de l'ébène en planche de 9mm, qui s'avère d'une part avoir des zones grisâtres et un peu cassant
Employer du sycomore pour ces vergues n'est pas un bois très dur d'où risque de casses même après es usinage
J'ai du très bon et beau Poirier dans des épaisseurs diverses
Enfin pour des raisons d'homogénéité peindre en noir satiné tous les éléments assurerais une bonne présentation.
Donc Poirier ?
Donc peinture mais quelle ?

Bonsoir Michel, tu as aussi la solution de la teinture (teinte et cire) qui existe couleur ebene.
Gérard

L'encre de Chine donne d'excellents résultats.

C'est peut-être une meilleure solution car la peinture peut s'écorner facilement.
Tu as des coordonnées ?