sculptures des enclos paroissiaux

Je fais ces jours-ci un tour du Finistère des enclos paroissiaux (que je vous engage à réaliser aussi, c'est magnifique).
On peut y voir nombre de sculptures réalisées -15è 18è siècle- par des artistes qui ont sans doute également travaillé sur les navires de Brest, je pense donc que l'on peut  s'inspirer de ces réalisations pour nos modèles.
Enclos de Guimilleau, La Martyre, Commana...

Bonjour,

Intéressant, il y a surement des "standards" de la sculpture dans les lieux de culte sont inspirants pour nous. Merci pour ces exemples.

Bonjour,

André Miossec - Carrick pour les intimes du forum - est très bon connaisseur de cette architecture et de ces décors, de par sa profession, peut-être peut-il développer ?

Michel

Oui, nombre de sculpteurs brestois sont connus pour avoir réalisé des oeuvres dans ces lieux de culte.
Les bâtons fleuris, les angelots et autres putti XIV/XV que présente Eric sont un bon exemple du travail de port.
Après ... qui a fait quoi ? Il faut fréquenter pour pouvoir dire. L'inspiration, le dessin, le coup de ciseau.
Mais je ne suis qu'un modeste ouvrier ...

Belles références, merci Eric !

En effet, c'est une très bonne source d'inspiration.

Merci Eric.

Ces culots d'acanthe me font plus penser à du XVII ou XVIII ème ? :

Bonjour à tous,
Il y a peu j'ai lu que la notion de feuilles d'acanthes dans les sculptures en France et particulièrement dans les églises, cathédrales at autres chapelles de Bourgogne et du Morvan et/ou du pays d'Oil étaient des interprétations erronées entretenues depuis le Moyen-âge.
D'après Henri Vincenot, il s'agirait plutôt de feuilles de grandes chélidoines, qui ont une autre symbolique que celle de la mythologie grecque liée à l'acanthe. Que viendrait faire Zeus et ses amours dissolues dans notre symbolique ? , alors que la chélidoine représente l'un des venins du serpent qui fit qu'Adam et Eve furent chassés du Paradis.
J'ai posé cette question à une spécialiste de la cathédrale d'Arles qui gênée , m'a expliqué qu'il était courant que les "tailleurs et sculpteurs" de ces périodes fastes de la construction des cathédrales, "s'amusent à représenter Satan sous différentes formes dans des symboliques diverses mais jamais de façon directe ou évidente .
Par ailleurs la grande chélidoine est une plante "médicinale" ou tout au moins ayant des particularités dans la médecine ancestrale dite druidique. Sachant que cette référence "druidique" étant décrétée incompatible par l'Eglise avec risque , tout au moins à l'époque d'excommunion sinon d'être considéré comme hérétique et de finir sur un bûcher.

Voilà un bon sujet de réflexion .
Bien à vous tous

J-Pascal

Acanthe provient du Grec Akantha qui veut dire épine.

Ce n'est pas Zeus mais son fils Apollon qui dans la Mythologie Grecque avait tenté d'enlever Akantha la belle nymphe qui lui plaisait beaucoup, mais elle le griffa au visage.
Mais on ne résiste pas au bel Apollon ...
Pour se venger, il la transforma en une plante épineuse au nom d'Akantha.

Dans les traditions chrétiennes, les feuilles épineuses d’acanthes sont assimilées à la couronne d’épines du Christ et aux idées de péché, de punition et de repentir.
La sainte couronne aurait été faite d'acanthe épineuse ...

Depuis des siècles les feuilles d’acanthe sont utilisées comme décoration sur les pierres tombales et dans les cimetières chrétiens pour symboliser l’immortalité et la pérennité de la vie.
(Voir la légende de la petite fille de Corinthe de VITRUVE et les célèbres chapiteaux Corinthien).

OK je vois bien que mon message vous a un peu dérangé. Il est vrai qu'aborder les symboles druidiques peut engendrer des réactions légitimes dans une éducation judéo chrétienne
en effet ancrée depuis des siècles. Pour mémoire Galilée, Copernic pour ne citer qu'eux en furent des victimes .
Si ce n'est pas le père c'est le fils avec leurs amours particulières frisant à chaque fois la violence sexuelle qui encore une fois n'a rien à faire dans la symbolique chrétienne . Quant à la couronne du Christ ce n'est absolument pas de l'acanthe épineuse mais une euphorbe , voire un acacia bien que symbole de la franc- maçonnerie.

J-Pascal

Tant qu'on est dans les explications ésotériques, quelqu'un peut-il me donner la signification des éléments suivants se trouvant sur le haut de la bouteille du Foudroyant .
Un aigle tient dans son bec un lien relié via un collier de fleur aux 2 mascarons encadrant la fenêtre :



Bernard

Bonjour Bernard,
Dans la mythologie grecque, Zeus , du haut de son olympe est représenté avec comme sceptre la foudre et un aigle à ses pieds. Aigle qui va dévorer chaque jour le foie de Prométhée qui a osé donner le feu aux Hommes.
De plus ayant toujours des envies de conquêtes féminines , Zeus utilise le plus souvent des subterfuges pour arriver à ses fins mais surtout pour éviter les engueulades de son épouse , mais qui est aussi sa sœur, Héra. Un de ses favoris est de se transformer en Aigle ou en Taureau et même parfois en nuage d'orage pour approcher Io qu'il a lui même transformé en génisse pour tromper la surveillance de Héra. Cette dernière exigea de Zeus qu'il lui donne cette génisse qu'elle va mettre sous surveillance d'Argus ( Argos) aux 100 yeux dont en permanence 50 se reposent en étant fermés. Zeus va envoyer Hermes pour tuer Argus et libérer Io. Héra en colère pour honorer la mort d'Argus va transformer son animal favori qu'est le paon en dessinant sur ses plumes les ocelles représentant les yeux d'Argos. Pour en finir avec Io , Héra va envoyer un taon pour harceler Io qui finira par s'enfuir de Grèce en traversant à la nage la mer qui porte son nom, la mer Ionienne pour traverser le détroit du Bosphore ( qui veut dire gué de la Vache) et enfin arriver en Syrie puis en Egypte d'où naitront les mythes d'Ishtar et d'Isis.
Le nom de "foudroyant" et l'image de l'Aigle seraient tout à fait cohérents. Les mascarons pourraient éventuellement représenter Zeus soufflant orages et vents violents.
Quant à la guirlande de fleurs , Zeus est le plus souvent coiffé d'une couronne de feuilles de chêne, mais aussi de feuilles d'olivier ou tout simplement de fleurs.
Voilà mon humble réflexion et mes souvenirs de mes lectures de gamin (contes et légendes).
Pour finir avec cette mythologie, on la retrouve en astronomie avec l'études de nos belles constellations et leurs astérismes.

J-Pascal

quand il s'agit de l'objet symbolique, on dit plutôt le foudre (à mon avis).

En effet, ce sceptre représentant LA foudre s'appelle LE foudre.
En fait dans mon esprit un peu brouillon , le premier sens de foudre au masculin est plutôt le tonneau qui peut contenir jusqu'à 200 barriques dont le volume dépend grandement de la région viticole.

J-Pascal

Sur la petite photo de Bernard Huc ( le 15 à 0717 ) le cul-de-lampe est XVIIIème, la guirlande de fruits, XVIIème.
XVIIème aussi la grande photo, encore que je ne jurerai rien pour l'ange que l'on entrevoit.

Petit mot personnel : Ne pas toujours prendre Henri Vincenot au pied de la lettre !
Il était doté d'une imagination en trop bon état ...  et pote avec Raoul Vergez, un pilier du Compagnonnage Charpentier, (Béarnais, l'Ami du Tout de France) son inspirateur à l'imagination fertile aussi.
En effet, tout le savoir ésotérico-compagnonnique d'Henri Vincenot lui vient de Raoul Vergez.

Merci Carrick pour ta réponse.
Je veux bien croire en l'imagination fertile de Vincenot dans ses univers tant ferroviaire qu'architectural.
Cependant j'ai eu en main certaines de ses réflexions qui n'ont pas été publiées concernant la disparition inexpliquée des druides pendant la période gallo-romaine, la construction d'églises dites primitives sur des sites "sacrés" sinon sanctuarisés druidiques et très rapidement le début des constructions de nos très belles églises romanes avec le début des sculptures des chapiteaux avec toute la science de la géométrie dans l'espace et la transcription dans la pierre des bestiaires, de la faune et la flore assez typiques du nord de l'Europe sans aucune allusion à la mythologie gréco-romaine.
Il est certain que ses réflexions m'ont toujours laissé perplexe ( dans le sens me laissant sans réponse) au fur et à mesure de mes pérégrinations et visites des églises bourguignonnes entre autres.
bien à toi.

J-Pascal

Bonjour Jean-Pascal.
Aurais-tu toujours la main sur ces textes dont tu parles, sites sacrés druidiques, églises primitives ... ?
ça m'intéresse au plus haut point.

Hélas non, car s'étaient des notes que j'ai pu lire par l'intermédiaire de la petite fille de Vincenot , que j'ai connue au cours de mon parcours professionnel.
On retrouve toutefois dans ses bouquins (le pape des escargots, les étoiles de Compostelle...) ces débuts ou bribes de reflexions.

J-Pascal

EricLem a écrit:Je fais ces jours-ci un tour du Finistère des enclos paroissiaux...

Bonjour Eric, bonjour à tous,

Cette "guirlande" est-elle positionnée dans le bon sens ?

Thierry

Ce motif de fleurons est un des plus présent au XVIII. On peut le trouver dans tous les sens comme par exemple sur la Néréide :

Merci Bernard !

Je me posais des question quant à l'orientation des fleurons de bois de ma nouvelle bibliothèque...



Thierry

Dans ce sens, c'est un culot d'acanthe. Le culot a le bout des feuilles plus recourbė que le fleuron.

Merci pour ces précisions Bernard ! L'espace d'un instant je me suis dit que j'avais monté mes 12 fleurons à l'envers (fleurons de bois brut poncés, apprêtés et peints avec le reliquat de peinture laissé par l'équipe venue installer la bibliothèque).

Thierry

le Spahi a écrit:

EricLem a écrit:Je fais ces jours-ci un tour du Finistère des enclos paroissiaux...

Bonjour Eric, bonjour à tous,

Cette "guirlande" est-elle positionnée dans le bon sens ?

Thierry

oui, Thierry, c'est positionné dans le bon sens. on voit le sol en bas de la photo.

Bonjour Eric,

Je n'avais aucun doute sur le positionnement du cliché... c'est la position du fleuron qui m'interrogeait ! Bernard m'a rassuré...

Thierry