San Juan Nepomuceno au 1/90 par Jean-Marie Rochat

les crochets doivent s'appeler des taquets, je pense.

Belles explications et belle photos pour ce joli travail très rigoureux. Bravo.
C'est la première fois que je vois une jumelle sur une vergue. Ne serait-ce pas une réparation ?

le principe du nœud qui t'intéresse (c'est une liure), qui s'applique aux liures de beaupré, aux liures de mâts, et éventuellement aux hameçons si tu pêches :

il suffit de resserrer les extrémités de la liure une fois en place.

Sur un modèle, on peut faire comme ça mais dans la réalité les tours de cordage sont cloués.

Bonsoir,

Eh bien j'ai du succès pour la reprise ! Un grand merci à tous pour vos j'aime, appréciations, aides et commentaires 

Francis, apparemment en Espagne les bouts-dehors de bonnette ne reposent pas sur des croissants.
Sur le plan que j'ai suivi et les photos que j'ai pu consulter avant de me lancer, il n'y en avait pas. 
Ci-dessous, pour exemple, une photo du Santísima Trinidad (extraite du livre l'Armada) :


Eric, il s'agit effectivement de taquets. 
En cherchant, j'ai fini par trouver sur la monographie du HMS Bellona le terme anglais de "Sling Cleats" que DeepL traduit par "Taquet d'élingue".
Quant à la liure c'est comme ceci que je faisais mes roustures de jumelles mais ta photo m'a permis de comprendre que je m'y prenait mal car souvent la partie cachée était en biais.
Après essais, en positionnant le DMC comme sur ta photo (partie supérieure), cela reste perpendiculaire 
Merci beaucoup.
Quant aux clous, Gérard, je botte en touche 

Gérard, les vergues Espagnoles, pas toutes, ont des jumelles probablement héritées de la construction anglaise.
Sur le plan du terrible que j'ai utilisé, elles sont encadrées en rouge et elles existent pour la grande vergue et la vergue de grand hunier :


L'épaisseur est variable comme on peut le voir sur ces photos :
Le real Borbón (livre l'Armada)


Le San Genaro :


La Diana où l'on devine plutôt une jumelle épaisse :


Encore merci pour votre intérêt et votre aide et à bientôt.

Jean-Marie

Bonjour,

Et de deux, la vergue de Grand Hunier est terminée !
Là aussi je me suis basé sur les plans du Terrible fourni par Leopoldo, merci à lui.
A noter que cette vergue comporte aussi une jumelle :


J'ai appliqué les mêmes principes de réalisation que pour la Grande Vergue.
Constituée de 4 baguettes de poirier, non pas pour sa constitution réelle mais pour la rigidité :


Rabotée en section octogonale puis tournée sur chaque côté :


Un accident peut toujours arriver lors du tournage c'est pourquoi il vaut mieux prévoir large en longueur, ouf :


Mise à la cote de la section octogonale :


Et perçage des extrémités pour accueillir les pitons :


Logement pour la poulie :


Détail de l'usinage d'une lumière pour placer les 3 taquets.
Perçage à 6/10 tous les 8/10 :


A nouveau perçage aux mêmes valeurs mais en ayant décalé de 4/10 :


Allers retours à la fraiseuse pour créer la lumière :


Puis, même opération avec un forêt de 7/10 pour peaufiner la surface :


Reste à répéter l'opération pour l'autre côté et ajuster les taquets et leurs entretoises.
Les taquets centraux sont également faits.

La suite n'est pas facile car il s'agit de micro usinage et brasage pour les embouts métalliques de vergue.
J'ai reproduit les bouts de vergue du San-Genaro du Musée de Madrid (photo Leopoldo) :


C'est fait à partir d'une bande de laiton de 5/10 et la difficulté consiste à élargir celle-ci aux niveau du piton et des axes de poulie.
Après plusieurs essais j'ai employé la même technique que pour les batayoles en brasant des morceaux tubes de 1 et 1,3 mm.
Perçage du tube de laiton :


Coupe en tronçons :


Prise de mesure de l'espacement des tubes avec un morceau de bristol :


Positionnement des tubes :


Et brasure à la pâte Hilderbrand !




Reste à éliminer au cutter et à la lime diamant le surplus de tube :




Ensuite perçage les tubes bouchés par la brasure.
Pour pouvoir percer avec précision et éviter le vrillage lors de cette opération, une cale en bois aux dimensions de la pièce à percer est, au préalable, confectionnée :


Enfin, mise en forme sur la vergue :


C'est au tour du piton, réalisé en maillechort de 6/10 et 5/10 brasé :




Après le limage de l'excédant de brasure


Deux poulies de 2 mm sont usinées au tour, ainsi que les bagues encerclant les bouts de vergue.

Les pièces constitutives de la vergue :








Il ne reste plus que la coloration à l'encre de chine diluée, le montage des éléments et la confection des roustures !
C'est terminé :






Ce n'est pas gros :


Avec sa copine la Grande Vergue :


Maintenant je vais pouvoir passer à la vergue de grand perroquet, identique à celle-ci, mais sans jumelle.
Ah j'oubliais un détail : elle est encore plus petite  

A bientôt.

Jean-Marie

A cette taille c'est un vrai bijou jean marie

Super démonstration , tres beau travail

Toujours merveilleux à lire et à retenir. Ce sujet est une bible.
Bon courage pour la suivante, elle sera encore mieux, si c'est possible malgré sa taille.
A bientôt.

Jean-Marie me surprendra toujours.
La seule explication possible est qu'il a du naître un jour de Saint Éloi !

Travail fantastique

Bonjour,

Toujours un fantastique travail et une procédure détaillée et claire. Bravo.
Je ne connais pas la marine espagnole mais cette rousture au milieu de la vergue, que je n'avais pas remarqué sur la vergue précédente, m'étonne car elle est en contact direct avec le mât et va rapidement se détériorer.
Mais bon, c'est peut-être une constatation sans objet.

Bonsoir,

Merci beaucoup pour vos J'AIME et appréciations sympathiques de Yoann, Alain, Daniel, Francis, Matiz et Gérard.

Daniel, des fois je me demande si je ne devrais pas écrire un livre sur le sujet  

Francis, il va falloir trouver une autre explication car je suis né au mois d'août, sinon Saint Eloi, qui a pas mal de cordes à son arc, c'est sympa  

Gérard, je me suis posé pas mal de questions sur cette rousture avant de la faire car elle ne me semblait pas logique.
Finalement après recherches je pense également qu'elle n'a pas lieu d'être et je vais donc les retirer sur les deux vergues.
Merci donc pour ce commentaire qui me permet de corriger une erreur.

Sur ces photos du San Genaro fournies par Leopoldo, on voit qu'il n'y en a pas et que les roustures sont plus espacées que celles que j'ai faites :




Finalement on peut dire que la suspente de vergue tient lieu de rousture :


Bonne soirée.

Jean-Marie

Je ne connais pas l'échelle de ce modèle mais qu'est-ce ce que c'est beau cette voile à demi carguée !
Tu ne trouves pas Éric ?

Bonjour,

Francis, le San Genaro du musée de Madrid date de 1764 et il est reproduit au 1/36 (1,70 mètre de longueur).
C'est la maquette d'un vaisseau de 68 canons, d'un auteur anonyme, d'après des plans d'Eduardo Bryant selon le système Jorge Juan.
Il est en acajou et les voiles sont en satin de soie.

D'autres photos (source Leopoldo) des voiles :








Bon week-end.

Jean-Marie

Bonjour,

Et de trois
La vergue de grand perroquet est terminée :


Je me suis basé sur la vergue de grand hunier, sans jumelle, en appliquant un coefficient de 0,64 pour les dimensions.
La vergue de grand perroquet, usinée à partir d'une baguette de poirier de 4x4, fait 158 mm de longueur, 2,6 mm de diamètre au centre et 1,2 en bout.

Sa fabrication commence par le tournage de chaque 1/2 vergue. Dégrossissage au tour puis finition au cabrons de 120 et 240 :


Vérification des cotes pour faire une deuxième 1/2 vergue identique à la première :


Mise à la dimension de la partie octogonale :


Mise en forme des taquets centraux :


Et incrustation de ceux-ci dans la vergue.
Les gouges sont faites à partir d'aiguilles à coudre réformée  


Maintenant c'est la partie délicate avec les renforts de bout de vergue.
Il sont fait à partir de laiton de 1/10 coupé à 3/10 avec un cutter. Le scotch est là pour éviter que cela bouge pendant la coupe :


Comme pour la vergue précédente un bout de tube de 8/10 est brasé à la pâte :




Le surplus supérieur est limé pour affleurer la bande de laiton, mais l'autre côté est conservé pour la fixation dans la vergue.
La brasure excédentaire dans le tube est éliminée par un perçage à 4/10 :


La vergue est percée en bout à 4/10 puis élargi à 8/10 :


Résultat :


Les anneaux de maintient sont tournés en laiton et ils font 0,3 de large et 0,15 d'épaisseur, en dessous, cela casse à la pose :


Ce n'est pas gros :


J'avais essayé d'affleurer des deux côtés mais la pièce obtenue était trop fragile. Sans compter les accidents de brasure :


C'est au tour des taquets de bout de vergue en poirier de 4/10 :




Et, enfin, les pitons en maillechort de 4/10 et l'anneau en 3/10.
Pas facile à voir et braser    :




Les pièces avant montage :


Passage de la vergue à l'encre de chine diluée et montage.
Les trois vergues de grand mat :


La petite dernière en détails :






Je confirme que c'est plutôt petit  




A bientôt pour la suite.

Jean-Marie

Vous êtes un drôle d'artiste qd même, bravo!

Toujours aussi surprenant ! "T'as de bons yeux tu sais Jean-Marie".

Bonjour,
oui, et je suis très jaloux
profites-en bien
Gérard

super tournage et finition

Jean Marie, j'aurais été déçu si tu n'avais pas réussi! Mais là je suis émerveillé, 1.2mm en bout de vergue...!

tu as dit a écrit:Les gouges sont faites à partir d'aiguilles à coudre réformées

Encore une bonne idée à retenir!

A bientôt,
Daniel.

Dans la marine espagnole, les vergues ne reposent sur le mât que lorsque le navire est en marche arrière.

Bonsoir,

Avec du retard, merci beaucoup pour vos encouragements.  

Pendant une semaine ou deux j'ai mis de côté les vergues car Leopoldo (Padesia sur notre Forum) m'a donné une table avec tous les diamètres des cordages du gréement, merci à lui.
Il s'agit de la "Table Espagnole de Gréement de 1772 du Marquis Gonzalez de Castejón" établie pour les navires de 26 à 80 canons.
Cette table, très complète, il y a plus de 700 lignes, a pour moi un seul défaut car, on s'en doute, elle est en espagnol, langue que je ne connais pas.
Etant têtu, je ne me suis pas arrêté pour si peu et avec l'aide de deux dictionnaires espagnol / français, 2 des termes de marine, un en espagnol et l'autre en français, Google et Linguee, sans oublier le tome III du V74, j'ai attaqué la traduction.
De plus, voulant que cela puisse servir éventuellement à d'autres modélistes, aussi bien français qu'espagnol, j'ai fait tout cela en bilingue sur Excel.
J'y ai ajouté également les fils à employer pour obtenir le résultat recherché.
Pour le moment Leopoldo à la gentillesse de vérifier mon travail.
Quand ce sera terminé, si cela intéresse certains, je me ferai un plaisir de leur faire parvenir le fichier Excel.

Cela ressemble à ceci :
L'accueil en français :


Et l'accueil en espagnol.
Pour ceux qui parlent espagnol ne vous arrêtez pas au texte qui est brut de traduction par Linguee :


Les données concernant les fils que l'on possède :


Le résultat en français :


Et en espagnol :


Affaire à suivre...

J'ai ensuite repris la fabrication des vergues et j'ai fait celles de Beaupré et d'Artimon.
A l'occasion de la fabrication de la vergue de Civadière, constituée de 4 baguettes collées à la colle blanche j'ai eu la mauvaise surprise de constater qu'au tournage le bois s'est mis en hélice !


Pendant le tournage, le bois chauffe et je pense que la colle se ramollit et que du coup les baguettes glissent.
Mais cela arrive aussi avec les petit diamètres tourné avec une seule baguette.
J'ai eu le problème avec le mat de perroquet de fougue où, au retour de vacances, j'ai constaté que sa hune n'était plus alignée avec celle du dessous  

Ensuite passage au quatre vergues d'Artimon.
La vergue d'artimon est facile à faire car il n'y a pas de partie octogonale :






Pour la vergue Sèche et celle de Perroquet de Fougue, rien de particulier :


Par contre, pour la dernière, celle de Perruche, ça se gâte !
En effet, elle est très fine : 1,4mm de diamètre au centre et 8/10 en bout et seulement 87mm de long.
Et donc, ça casse beaucoup au tournage et il est facile de dépasser les bons diamètres :




Sans parler des clés de vergue et des taquets en poirier de 3/10 :




Mais bon, avec de l'obstination on s'en sort






La collection de vergues en est là :


Reste celles de Misaine, dont le tournage est déjà fait :


A bientôt pour la suite.

Jean-Marie

Comme d'habitude Jean Marie, j'admire.
Daniel.

merci et chapeau

Bonjour,

Merci à vous tous pour les j'aime et commentaires.
J'y retourne

Je vous souhaite à tous d'excellentes fêtes de fin d'année  

Jean-Marie