Canon-obusier à la Paixhan, modèle 1842, no 1

À vous la parole...

Dumas

J'ai fait la correction pour l'insertion de la brague dans les pinces du piton à fourches. Tout compte fait, je crois que M. Boudriot avait bien compris la subtilité de la manoeuvre. Cette pièce accusait un fort recul au moment de la mise à feu. Et il fallait laisser libre cours à la brague dès qu'elle se tendait. Dans ces circonstances, il était impérieux de s'assurer qu'elle ne tire pas sur les flasques, ce qui aurait eu pour conséquence de les faire éclater.

À bien observer la conception du piton à fourches selon Lafaye, je crois comprendre également qu'en cas de tension extrême, il pouvait pivoter. Vu que nous y sommes, je vous livre donc en surprime la manière de le construire et forger...

Dumas

Je ne suis pas spécialiste des cordages divers et variés ainsi que de leur mise en place et laisse cela aux experts, mais j'apprécie ce très beau travail qui était un sacré challenge
La collection s'enrichit d'une merveille de travail et d'astuces

oui,là on voit vraiment du fait soi mème!! ce qui n'est peut ètre pas toujours le cas

La recherche documentaire, le choix des matériaux et la réalisation sont exemplaires. Bravo.
On en redemande.

Beau travail ce piton à fourche, surtout la recharge à l'argent. Il faudrait que j'apprenne à faire ça.

Je pense que dans ce cas il faut de la baguette qui au moment de la brasure laisse une quantité d'argent supérieur aux pâtes et à partir de la la lime.

Pierre.

Premier principe, avoir un métal propre à 100%. Plusieurs matériaux utilisés par les modélistes (le laiton commercial notamment), portent une sorte de pellicule translucide pour l'empêcher de ternir avant la vente. Il faut prendre bien soin d'enlever cet enduit avec une laine d'acier ou un papier verre.

Pour le métal à braser, de l'étain à 2% d'argent suffit. Et il faut forger la pièce sur l'étau comme on le faisait au XIXe. C'est au moins un gros avant-midi de travail pour les deux pièces. D'abord un premier essai pour vérifier les contours et se faire une stratégie, et y aller par deux fois pour avoir le couple...

Voici, pour exemple, un des deux crochets pour les outils de rechargement qui pendent au-dessus du Pexans.

Ah oui, j'oubliais de vous dire : l'argent trop concentré a plusieurs défauts dont celui ne mal souffrir l'étape du noircissage. Défaut également d'exiger une plus grande chaleur. Danger également de faire fondre le laiton si on y va sans précaution. L'argent est utile quand on a deux ou trois étapes de soudure à faire sur une même pièce. On procède d'abord par la plus haute température et on abaisse ensuite. Le contraire d'une dégustation de vin...

Dumas

Ça peut être également une véritable épissure, certains le font.
Pas moi.

Merci pour la leçon. C'est du beau travail et je vais en tenir compte à la prochaine expérience.

Dumas

Dumas,
Je ne prétends pas à donner une leçon, surtout à un spécialiste comme toi.
Simplement la beauté de ce que tu réalises, la justesse de ton travail, la passion que tu y mets, m'ont obligé à ces remarques.

L'intérêt de tout ça, c'est cette passion qui nous unit dans le salon de l'amitié et tout ce que nous pouvons apprendre de nos expériences. Je suis toujours en mode apprentissage et j'apprécie chacune de vos remarques.

Mes mots sont toujours tissés avec le fil de la modestie...

Dumas

En examinant comment était amarrée la poulie du palan et en comparant avec le dessin de J. Boudriot, j'ai constaté une différence, je ne sais pas si elles ont une importance et je le signale ici, surtout pour mon information personnelle.
je ne voudrais pas que rmon intervention soit considérée comme une leçon que je chercherais à te donner.


Guppy

Nous sommes là pour apprendre, échanger et apprécier. Quand nous produisons des pièces historiques de cette nature, nous faisons de l'archéologie expérimentale. Je ne tiens jamais à avoir raison et je prends toujours positivement les critiques quant elles sont exposées décemment. Monsieur Boudriot est un maître en la matière et un artiste, ce qui, dans le dernier cas, laisse une place à l'interprétation et à l'anticipation. Il est un guide merveilleux, mais avec ses forces et ses limites, comme chacun d'entre nous. Ce que j'ai réalisé, toujours bien modestement, est un essai, une épreuve dont je vous soumets le résultat.

C'est comme écrire. Si je réécrivais ce Paixans, il serait amené bien différemment...

Je vous laisse sur ces mots du respect et de l'amitié. J'ai une journée à remplir. Peinture, nettoyage de mon bureau et rangement de mes bibliothèques...

Dumas

Je comprends bien ce que tu dis Dumas, et j'apprécie.

De G.Rousseau ( me semble t-il ? )

Oui, effectivement. C'est justement Gérard Rousseau qui m'a guidé dans mon projet. Voilà un travail de maître ! La différence est dans l'échelle : le mien est au 1/18, le sien, au 1/7 (voire un huitième).

Dumas

Wow! Est tellement bien fait, quel spectacle, vous restez collés!

Bonjour,
on attend le modèle échelle 1
Pour tourner le canon, vous me demandez (mais il y aura un devis avant )
Gérard

Au 1/8ème !!!
Un canon pareil doit peser entre 2 et 4 tonnes (pardonnez mon ignorance), çà fait entre 250 et 500kg !
Avez-vous remarquez l'extincteur au fond, c'est pour le cas où quelqu'un mettrait le feu aux poudres ?
Est-il exposé dans le salon ?
Un grand pardon à Gérard Rousseau, on se moque, on se moque mais une telle réalisation n'inspire que du respect, tant par son échelle que par tous les détails : : !

Si je ne me trompe le canon de Gérard Rousseau est en aluminium, ce qui le rend plus léger.

Pierre

C'est un travail de maître. Et, à ce titre, une oeuvre maîtresse ! Quand on sait tout le temps, tout le génie, tout le doigté qu'il faut pour fabriquer la moindre pièce et mettre le tout en un si parfaite harmonie, on ne peut que rendre grâce à son auteur. Ce serait à son auteur de vous le commenter...

Dumas

koala_57 a écrit:Au 1/8ème !!!
Un canon pareil doit peser entre 2 et 4 tonnes (pardonnez mon ignorance), çà fait entre 250 et 500kg !
...

Mais non, 8 kilos maximum !

Dans ce cas on ne respecte pas "l'Arsenal" au sens strict ....
je plaisante bien sûr et je ne veux pas relancer ce débat maintes fois évoqué dans ce Forum
Merci pour votre réponse...

Koala, désolé je ne saisi pas ce que tu dis.

Si c'est ma remarque qui t'a inspiré, voilà plus d'explication : admettons que l'obusier en acier pèse 4000 kilos en réel, au 1/8 il faut diviser cette masse par 8³, soit par 512.
4000 / 512 = 7,81.. kilos. En alu ça pèserai encore mois.

Tu as tout à fait raison !
"Au "1/8ème"... j'ai bêtement divisé le poids par huit ...
J'avais oublié que lorsqu'on donne une "échelle" on parle d'une longueur (mm, cm etc), c.a.d. une seule dimension. S'il s'agit d'une surface, on multiplie ou on divise celle-ci au "carré" et à fortiori pour une masse (un volume) au "cube" !
Décidément on en apprend (réapprend) tous les jours sur ce Forum
Merci Equinox