Soleil Royal 1692

J'ai réussi à passer des planchettes au rabot jusqu'à 25/100, en les collant à chaque extrémité sur une planche servant de support.
C'est vrai que par endroits il y a des "arrachements", mais en faisant des passes très fines les dégâts sont minimes.

J'ai fait des essais avec de l'ébène de 5 de large colle au double face sur une piece de 10mm sur la raboteuse. Je descend à 0,15mm, mais le problème se situe au décollage, casse, aie, aie!
Pas concluant. Faudra voir avec du noyer que je n'ai pas.

Michel, essayes la même chose en collant uniquement les extrémités de l'ébène avec de la cyano.
Au "décollage" tu ne perds que ces extrémités.

Ébène, trop cassant

Sur le grand cabestan de l'Ambitieux qui me sert de modèle, les barres des cloches sont étagées sur 4 niveaux, alors que sur le 74 elles sont sur le même plan. Cette disposition étagée est-elle très XVIIème et quelles en sont les raisons ?
Merci de vos lumières

Il semblerait que le fait des amolettes sur la même cloche et sur des niveaux différents soit une spécificité du XVIIème et début du XVIIIème.



Pierre

Bonjour.
Pratique. Les grands sur les barres d'en haut, les petits sur les barres d'en bas.

La raison en est très simple. A cette époque et depuis sa création, les barres du cabestan sont plus longues (au double) et surtout traversantes ce qui nécessite donc un décalage en hauteur pour qu'elles puissent se croiser en traversant.
Au début du XVIIIe, à l'imitation des Anglais je crois, on fera des cabestans avec des "demi barres" placées toutes au même niveau et facilitant ainsi l'utilisation car les hommes sont tous à la même hauteur, le rendement est bien meilleur et l'effort plus confortable (si on peut parler d'effort confortable).
Rapidement, le terme "demi barres" s'est simplifié en "barres" et c'est ainsi qu'on les appelle encore aujourd'hui.

Merci Gérard.
Maintenant que vous avez évoqué la raison principale, en regardant de nouveau le plan je m'aperçois qu'effectivement les barres sont traversantes. D'où la raison de l'étagement. Comme quoi, je devrais voir ce que mes yeux parfois ne voient pas
De fait cela ne devait pas être très confortable pour certains comme vous le dites.

A-t-on une idée de l'effort qu'il fallait exercer sur ce cabestan, pour par exemple, hisser la grande vergue ?

Il y a un paragraphe dans le V74 grandement inspiré d'un article de l'encyclopédie méthodique qui traite du sujet. Si je me souviens bien c'est pour lever un ancre mais c'est pareil.

Oui, dans l'encyclopédie de marine (p 208) on estime la force exercée par un homme à 25 livres en bout de barre, ce qui ferait à 8 hommes sur une seule cloche 200 livres et sur les deux 400 livres. Cela représente un couple de plus de 500 kg/m (sauf erreur), ce qui est considérable d'autant plus si l'on embraye le brin ainsi tiré sur un système tel que le grand sep de drisse. Et si l'on met plusieurs hommes par barre....
L'auteur souligne qu'il faut conjuguer effort et vitesse d'exécution.

Bonjour,
je suppose que dans ce calcul, on tient compte des frottements ; là, on n'est pas monté sur roulements à billes, même si c'est lubrifié à la graisse (de cheval) et repose sur un grain d'orge.
Gérard

Cloche inférieure du grand cabestan

C'est beau comme un clair de lune à Maubeuge.

Le trou de droite n'est pas un peu haut ?

Pourquoi 3 hauteurs différentes ? sur l'Ambitieux il n'en est prévu que 2.

Pierre

Pierre, comme il y a 4 barres traversantes, il y a donc 4 hauteurs.
Gérard, oui, peut-être un chouia. À vérifier donc.

Il a l'oeil le chef, 3/10ème trop haut !

Je ne suis pas qualifié pour discuter de la conception, mais la réalisation est impeccable.

Oui, c'est très propre comme travail même s'il y a 2/10ème de trop sur une altitude de perçage.

Merci à tous, la macro ne pardonne rien, mais c'est encourageant pour faire l'autre encore plus propre

As-tu pensé à doubler l'intérieur des amolettes d'une fine lame de métal ?

Pierre

Ben oui Michel, pour éviter que les barres n'usent trop vite le bois, les faces verticales des amolettes étaient garnies de métal !

Sage précaution en effet, mais a cette échelle ce serait une gageure, enfin...presque !
Merci Gérard.

Grand Cabestan en place provisoirement

Le petit est en route